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22. 23). L’éphod de Gédéon, il devient objet d’idolâtrie (viii, 24-27). Quarante ans de paix (viii, 28). La maison de Gédéon (viii, 29-31) ; sa mort (viii, 32). Nouvelles infidélités des Israélites (viii, 33-35).

22Les hommes d’Israël dirent à Gédéon : “Règne sur nous, toi et ton fils, et le fils de ton fils, car tu nous as délivrés des mains de Madian.” 23Gédéon leur dit : “Je ne dominerai point sur vous et mon fils ne dominera point sur vous : c’est Yahweh qui dominera sur vous.” 24Gédéon leur dit : “J’ai une demande à vous faire : donnez-moi chacun les anneaux de votre butin.” — Les ennemis avaient des anneaux d’or, car ils étaient Ismaélites. — 25Ils dirent : “Nous les donnerons volontiers.” Et ils étendirent un manteau, sur lequel chacun jeta les anneaux de son butin. 26Le poids des anneaux d’or qu’avait demandés Gédéon fut de mille sept cents sicles d’or, sans les croissants, les pendants d’oreilles et les vêtements de pourpre que portaient les rois de Madian, et sans les colliers qui étaient aux cous de leurs chameaux. 27Avec cet or, Gédéon fit un éphod, et il le déposa dans sa ville, à Ephra. Tout Israël alla se prostituer là après cet éphod, et il fut un piège pour Gédéon et pour sa maison.

28Madian fut humilié devant les enfants d’Israël et il ne leva plus la tête ; et le pays fut en repos pendant quarante ans, aux jours de Gédéon.

29Jérobaal, fils de Joas, s’en retourna et demeura dans sa maison. 30Gédéon eut soixante-dix fils, issus de lui, car il eut de nombreuses femmes. 31Sa concubine, qui était à Sichem, lui enfanta, elle aussi, un fils qui reçut le tient d’Abimélech. 32Gédéon, fils de Joas, mourut dans une heureuse vieillesse, et il fut enterré dans le sépulcre de Joas, son père, à Ephra d’Abiéser.

33Lorsque Gédéon fut mort, les enfants d’Israël se prostituèrent de nouveau aux Baals, et ils prirent Baal-Berith pour leur dieu[1]. 34Les enfants d’Israël ne se souvinrent plus de Yahweh, leur Dieu, qui les avait délivrés de la main de tous leurs ennemis autour d’eux ; 35et ils ne montrèrent point d’attachement à la maison de Jérobaal-Gédéon, selon tout le bien qu’il avait fait à Israël.


6. Chap. ix, 1-6 : Abimélech se fait reconnaître comme roi.

Abimélech, fils de Jérobaal, se rendit à Sichem vers les frères de sa mère, et il leur adressa ces paroles, ainsi qu’à toute la famille de la maison du père de sa mère : 2“Dites, je vous prie, aux oreilles de tous les habitants de Sichem : Lequel vaut mieux pour vous que soixante-dix hommes, tous fils de Jérobaal, dominent sur vous, ou qu’un seul homme domine sur vous ? Souvenez-vous que je suis vos os et votre chair.” 3Les frères de sa mère ayant répété à son sujet toutes ces paroles aux oreilles de tous les habitants de Sichem, le cœur de ces derniers s’inclina vers Abimélech, car ils se disaient : “C’est notre frère.” 4Ils lui donnèrent soixante-dix sicles d’argent, tirés de la maison de Baal-Berith, et Abimélech s’en servit pour soudoyer des gens de rien et des aventuriers, qui s’attachèrent à lui. 5Il vint dans la maison de son père à Ephra, et il tua ses frères, fils de Jérobaal, au nombre de soixante-dix, sur une même pierre ; il n’échappa que Joatham, le plus jeune fils de Jerobaal, parce qu’il s’était caché. 6Alors tous les habitants de Sichem et toute la maison de Mello s’assemblèrent ; ils vinrent et proclamèrent roi Abimélech, prés du térébinthe du monument qui se trouve à Sichem[2].

7. Chap. ix. 7-21 : Protestation de Joatham.L’apologue de Joatham (ix, 7-15) ; ingratitude envers Gédéon (ix, 16-18) ; appel à la vengeance divine (ix, 19, 20). Fuite de Joatham (ix, 21).

7Lorsque Joatham en eut été informé, il alla se placer sur le sommet du mont Garizim et, élevant la voix, il leur cria en disant : “Écoutez-moi, habitants de Sichem, afin que Dieu vous écoute ! 8Les arbres se mirent en chemin pour oindre un roi qui les commandât. Ils dirent à l’olivier : Règne sur nous. 9Mais l’olivier leur dit : Renoncerais-je à mon huile, qui fait ma gloire devant Dieu et devant les hommes, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ? 10Et les arbres dirent au figuier : Viens, toi, règne sur nous. 11Mais le figuier leur dit : Renoncerais-je à ma douceur et à

  1. Baal-Berith. litt. Seigneur de l’alliance, la divinité qu’invoquaient les Chananéens de la contrée, dans les traités d’alliance qu’ils contractaient entre eux ou avec leurs voisins, comme les villes phéniciennes. Comp. le Ζευς ογμιος des Grecs.
  2. Près du térébinthe du monument. L’hébreu porte : près du térébinthe fixé (planté) etc. Au lieu de mutstsab, ou lit matstsêbâh, le térébinthe du monument (m. à m. de la stèle).