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avec soin. Si ce bruit est vrai et le fait établi, si cette abomination a été commise au milieu de toi, 16alors, tu ne manqueras pas de passer au fil de l’épée les habitants de cette ville, la dévouant par anathème avec tout ce qu’elle contient, et tu passeras aussi son bétail au fil de l’épée. 17Tu amasseras tout son butin au milieu de la place, et tu brûleras entièrement au feu la ville avec tout son butin, pour Yahweh, ton Dieu ; elle sera pour toujours un monceau de ruines, elle ne sera plus rebâtie. 18Rien de ce qui aura été dévoué par anathème ne s’attachera à ta main, afin que Yahweh revienne de l’ardeur de sa colère, qu’il te fasse grâce et miséricorde, et qu’il te multiplie, comme il l’a juré à tes pères, 19si tu obéis à la voix de Yahweh, ton Dieu, en observant tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui, et en faisant ce qui est droit aux yeux de Yahweh, ton Dieu.


3. Chap. xiv, 1, 2 : Contre les rites funèbres des païens.

Vous êtes les enfants de Yahweh, votre Dieu. Vous ne vous ferez point d’incision et vous ne vous tondrez point une place entre les yeux pour un mort[1]. 2Car tu es un peuple saint à Yahweh, ton Dieu ; et Yahweh t’a choisi pour lui être un peuple particulier entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre.

4. Chap. xiv, 3-21 : Les aliments impurs.Animaux (xiv, 3-8), poissons (xiv, 9, 10), oiseaux et insectes (xiv, 11-20). bête morte (xiv, 21a). Chevreau cuit dans le lait de sa mère (xiv, 21b).

3Tu ne mangeras aucune chose abominable.

4Voici les animaux dont vous mangerez : le bœuf, la brebis et la chèvre ; 5le cerf, la gazelle et le daim ; le bouquetin, l’antilope, le bœuf sauvage et la chèvre sauvage. 6Vous mangerez de tout animal qui a la corne divisée et le pied fourchu, et qui rumine. 7Mais vous ne mangerez pas de ceux qui ruminent seulement, ou qui ont seulement la corne divisée et le pied fourchu ; tels sont le chameau, le lièvre et le lapin, qui ruminent, mais qui n’ont pas la corne divisée : ils seront impurs pour vous ; 8tel est encore le porc, qui a la corne divisée, mais qui ne rumine pas : il sera impur pour vous. Vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas leurs corps morts.

9Voici les animaux que vous mangerez parmi tous ceux qui sont dans les eaux : vous mangerez de tout ce qui a nageoires et écailles ; 10mais tout ce qui n’a pas nageoires et écailles, vous ne le mangerez pas : ce sera impur pour vous.

11Vous mangerez tout oiseau pur. 12Voici ceux dont vous ne mangerez pas : l’aigle, l’orfraie et le vautour ; 13le faucon, le milan et toute espèce d’autours ; 14toute espèce de corbeaux ; 15l’autruche, le hibou, la mouette et toute espèce d’éperviers ; 16le chat-huant, l’ibis et la chouette ; 17le pélican, le cormoran et le plongeon ; 18la cigogne et toute espèce de hérons ; la huppe et la chauve-souris. 19Vous regarderez comme impur tout insecte ailé : on n’en mangera pas. 20Vous mangerez tout oiseau pur.

21Vous ne mangerez d’aucune bête morte. Tu la donneras à l’étranger qui est dans tes portes, pour qu’il la mange, ou tu la vendras à un étranger ; car tu es un peuple saint à Yahweh, ton Dieu.

Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère.

5. Chap. xiv, 22-29 : Les dîmes.Dîme annuelle à offrir au sanctuaire (xiv, 22, 23) ; cas où la distance est trop grande pour y transporter la dîme (xiv, 24-27). La dîme triennale (xiv, 28, 29).

22Tu lèveras la dîme[2] de tout le produit

  1. Vous êtes (Vulg., soyez) les enfants : cette raison de la défense qui suit sera développée au vers. 2 . La filiation divine d’Israël s’appuie sur le choix que Dieu a fait de lui pour être un « peuple saint à Yahweh « Ce n’est pas, comme dans la nouvelle alliance, une régénération ou nouvelle naissance opérée par l’Esprit saint (Jean, ii , 3 sv.) , mais une simple adoption qui a pour principe l’amour de Dieu, et pour effet d’établir entre Yahweh et Israël des rapports de bonté et de protection paternelle, d’une part, et, de l’autre, d’obéissance, de vénération et de confiance filiale.
  2. La dîme. En rapprochant les divers passages où il est question des dîmes, on en trouve de trois sortes : la première, mentionnée Nombr. xviii, 25 et suiv. , était une dîme annuelle, prélevée pour l'entretien des Lévites sur tous les produits de la terre (aire et cuve), et sur laquelle les Lévites devaient à leur tour prélever un dixième pour les prêtres ; elle est passée sous silence dans le Deutéronome. La deuxième est celle dont il est question vers. 22-27 ; le montant en devait être employé aux dépenses des voyages de fêtes et des séjours au sanctuaire, y compris les sacrifices à offrir et les repas sacrés ; l’Israélite devra inviter à ces voyages et à ces repas les Lévites de son voisinage. La troisième dîme, mentionnée vers 28 sv., ne se levait qu’à la fin de chaque troisième année, sur les produits de la récolte précédente. Elle servait à de joyeux banquets de famille tenus, non pas au sanctuaire, mais dans la ville où chacun habitait, et auxquels on devait inviter, non seulement les Lévites, mais les étrangers et les pauvres. Remplaçait-elle, cette année-là, la seconde dîme an-