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Chap. III, 17.
Chap. IV, 6.
ÉPÎTRE AUX GALATES.

ont été faites à Abraham et à sa descendance. On ne dit pas : « Et à ses descendants », comme s’il s’agissait de plusieurs ; mais il dit : « À ta descendance », comme ne parlant que d’un seul, savoir le Christ. 17Voici ce que je veux dire : Dieu ayant conclu une alliance en bonne forme, la loi qui est venue quatre cent trente ans après ne la rend pas nulle, de manière à rendre vaine la promesse.[1] 18Car si l’héritage s’obtenait par la Loi, il ne viendrait plus d’une promesse ; or, c’est par une promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce.

2. Chap. iii, 19 — iv, 7. Le rôle de la Loi dans l’économie du salut. — Elle a été donnée aux Hébreux comme un pédagogue chargé de les conduire à Jésus-Christ (19-24). La foi nous a affranchis de la tutelle de la Loi (25-29), dont par conséquent le temps est passé (iv, 1-7).

19Pourquoi donc la Loi ? Elle a été ajoutée à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt « la descendance » à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par les anges, par l’entremise d’un médiateur.[2] 20Or le médiateur n’est pas médiateur d’un seul ; et Dieu est un.[3] 21La Loi va-t-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là ! S’il eût été donné une loi capable de procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. 22Mais l’Écriture[4] a tout enfermé sous le péché, afin que, par la foi en Jésus-Christ, ce qui avait été promis fût donné à ceux qui croient. 23Avant que vînt la foi, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, en vue de la foi qui devait être révélée. 24Ainsi la Loi a été notre pédagogue[5] pour nous conduire au Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. 25Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. 26Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus.[6] 27Vous tous, en effet, qui avez été baptisés dans le Christ,[7] vous avez revêtu le Christ. 28Il n’y a plus ni Juif ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus ni homme ni femme : car vous n’êtes tous qu’une personne dans le Christ Jésus.[8] 29Et si vous êtes au Christ,[9] vous êtes donc « descendance » d’Abraham, héritiers selon la promesse.


Or je dis ceci : Aussi longtemps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout ; 2mais il est soumis à des tuteurs et à des curateurs jusqu’au temps marqué par le père. 3De même, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde. 4Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme,[10] né sous la Loi, 5pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l’adoption.

6Et parce que vous êtes fils,[11] Dieu a envoyé
  1. 17. Le texte reçu ajoute : en vue du Christ. — S. Paul compte les 400 ans à partir du dernier renouvellement de la promesse.
  2. 19. Rom. v, 20 ; vii, 7-13. — Les anges, selon une tradition juive, dont la première trace se trouve, Deut. xxxiii, 2 (LXX) et qui est clairement affirmée dans le N. T. Comp. Act. vii, 53 ; Hébr. ii, 2. — D’un médiateur entre Dieu et le peuple, Moïse (Deut. v, 5 sv. Comp. ix, 9 sv.). S. Paul fait ressortir par là le caractère intermédiaire et subordonné de la Loi.
  3. 20. L’entremise d’un médiateur prouve que l’alliance conclue au pied du Sinaï avait le caractère d’un véritable contrat. Dieu s’obligeait vis-à-vis du peuple hébreu à le bénir sous la condition qu’il observât sa Loi (comp. v, 12) ; et c’est en effet à quoi les fils d’Israël s’engagèrent (Exod. xix, 5-8 ; Deut. v, 24 sv.). Au contraire, dans la promesse, Dieu est seul ; il ne contracte aucune dette vis-à-vis de l’homme à qui il promet. La Loi n’a donc pas pu se substituer à la promesse et l’abolir.
  4. 22. L’Écriture personnifiée, comme au vv, 8. (Rom. iii, 10 sv.).
  5. 24. Les pédagogues, chez les Grecs et les Romains, étaient ordinairement des esclaves qui accompagnaient partout les enfants confiés à leurs soins, veillaient sur eux et leur apprenaient les premiers éléments des connaissances, jusqu’à ce que l’enfant pût entendre plus tard les leçons de quelque maître renommé. Tel fut exactement le rôle de la loi auprès du peuple juif.
  6. 26. Dans le Christ Jésus, peut, dans le grec, se joindre à fils de Dieu.
  7. 27. Dans le Christ (in Christum), de manière à sortir de la race pécheresse du premier Adam, pour devenir membre du corps mystique de J.-C. — Revêtu le Christ : cette image, familière à S. Paul (Rom. xiii, 14 ; Eph. iv, 24 ; Col. iii, 9 sv.), signifie l’intime communauté de vie et d’esprit dans laquelle l’homme entre avec J.-C. par le baptême.
  8. 28. Comp. Col. iii, 18. — Une personne (en gr. εἷς, unus, selon les meilleurs manuscrits). La Vulg. a lu in unum. Sens : J.-C. appelle tous les hommes à devenir enfants de Dieu, et il a mérité cette grâce à tous, sans distinction.
  9. 29. Au Christ, membres de son corps mystique. — Vous êtes, comme lui et en lui, descendance, etc. Comp. ix, 18.
  10. IV, 4. Formé d’une femme. Quelques Pères et de bons manuscrits de la Vulgate lisent natum ex muliere au lieu de factum. Quelques manuscrits du texte original portent en effet γεννώμενον au lieu de γενόμενον. La leçon γενόμενον, mieux recommandée par le nombre comme par l’autorité des témoignages, doit être retenue de préférence.
  11. 6. Rom. viii, 15.