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Chap. II, 35.
Chap. III, 8.
ACTES DES APÔTRES.

à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, 35jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds.” 36Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.”

37Le cœur transpercé par ce discours, ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : “Frères, que ferons-nous ?” 38Pierre leur répondit : “Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour obtenir le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. 39Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera.”[1] 40Et par beaucoup d’autres paroles il les pressait et les exhortait en disant : “Sauvez-vous du milieu de cette génération perverse.” 41Ceux qui reçurent la parole de Pierre furent baptisés ; et ce jour-là le nombre des disciples s’augmenta de trois mille personnes environ.

42Ils étaient assidus aux prédications des Apôtres, aux réunions communes, à la fraction du pain et aux prières.[2] 43Et la crainte était dans toutes les âmes, et beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les Apôtres.[3] 44Tous ceux qui croyaient vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun.[4] 45Ils vendaient leurs terres et leurs biens, et ils en partageaient le prix entre tous, selon les besoins de chacun. 46Chaque jour, tous ensemble, ils fréquentaient le temple, et, rompant leur pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité,[5] 47louant Dieu et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour au nombre de ceux qui étaient dans la voie du salut.[6]



III. — DÉVELOPPEMENT ET AFFERMISSEMENT DE L'ÉGLISE DE JÉRUSALEM.

[III — VII, 60]
A. — Premiers développements de l’Église de Jérusalem.
[III, 1 — V, 11.]
1. S. Pierre guérit un boiteux de naissance (iii, 1-11). Discours de S. Pierre dans le temple. — a) Le Messie promis c’est ce Jésus que les Juifs ont mis à mort et que Dieu a ressuscité (12-16). — b) Les Juifs doivent donc se convertir sincèrement pour participer aux biens messianiques (17-26).

Pierre et Jean montaient (ensemble) au temple pour la prière de la neuvième heure.[7] 2Or, il y avait un homme, boiteux de naissance, qui se faisait transporter. On le posait chaque jour près de la porte du temple, appelée la Belle-Porte, pour qu’il pût demander l’aumône à ceux qui entraient dans le temple.[8] 3Cet homme, ayant vu Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l’aumône. 4Pierre, ainsi que Jean, fixa les yeux sur lui et dit : “Regarde-nous.” 5Il les regarda attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. 6Mais Pierre lui dit : “Je n’ai ni or ni argent ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche.” 7Et le prenant par la main, il l’aida à se lever. Au même instant, ses jambes et ses pieds devinrent fermes ; 8d’un bond il fut debout,

  1. 39. La promesse de Joël, promesse dont il a été question plus haut, vers. 17-21.
  2. 42. Au lieu de fraction du pain, la version syriaque emploie le nom même d’Eucharistie.
  3. 43. Après les Apôtres, la Vulgate et quelques manuscrits ajoutent : dans Jérusalem, et tous étaient remplis de frayeur.
  4. 44. Tous ceux qui croyaient vivaient ensemble. En grec, ⸂ἦσαν ἐπὶ τὸ αὐτὸ, dans le même (lieu). — Tout en commun : cette communauté de biens n’exista que dans l’Église naissante de Jérusalem, et encore n’était-elle pas aussi absolue que ces mots semblent l’indiquer (Act. iv, 32). Une telle association séparait davantage les fidèles des Juifs non convertis ; mais aussi elle mit cette église dans la nécessité pour subsister de recourir aux aumônes des autres églises.
  5. 46. Plusieurs interprètes pensent que dans ce verset l’expression rompre le pain, tout à fait générale en cet endroit, (en effet le mot ἄρτον pain, n’est pas précédé de l’article), doit s’entendre, non de la sainte Eucharistie, mais d’un repas ordinaire.
  6. 47. Le texte reçu après καθ’ ἡμέραν ajoute τη εκκλησια. Mais les meilleurs mss., comme le Vaticanus, l’Alexandrinus, le Sinaïticus etc. et la Vulgate n’ont pas cette addition. Σωζομενους (voy. vers. 40) marque ceux qui par le fait de leur séparation d’avec les juifs incrédules, et leur entrée dans la société chrétienne, se trouvaient dans le chemin du salut.
  7. III, 1. Les heures destinées chez les Juifs à la prière publique étaient la troisième, la sixième et la neuvième (9 h. du matin, midi, 3 h. après-midi). C’est à la neuvième heure qu’on offrait le sacrifice du soir (Voy. Exod. xxix, 38 ; Nombr. xxviii, 3 ; Josèphe, Ant. xiv, 4, 3).
  8. 2. La porte orientale s’appelait Porte de Nicanor ; on la surnommait la Belle, sans doute à cause des ornements d’or et d’airain qui la décoraient.