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52Car désormais, s’il y a cinq personnes dans une maison, elles seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois ; 53le père sera divisé contre son fils, et le fils contre son père ; la mère contre sa fille et la fille contre sa mère ; la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère.”

54Il disait encore au peuple : “Lorsque vous voyez la nuée se lever au couchant, vous dites aussitôt : La pluie vient ; et cela arrive ainsi. 55Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites : Il fera chaud, et cela arrive. 56Hypocrites, vous savez reconnaître les aspects du ciel et de la terre ; comment donc ne reconnaissez-vous pas le temps où nous sommes ?

57Et comment ne discernez-vous pas de vous-mêmes ce qui est juste ? 58En effet, lorsque tu te rends avec ton adversaire devant le magistrat, tâche en chemin de te dégager de sa poursuite, de peur qu’il ne te traîne devant le juge, et que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que celui-ci ne te jette en prison.[1] 59Je te le dis, tu ne sortiras point de là que tu n’aies payé jusqu’à la dernière obole.”


7. Conversion nécessaire : Galiléens massacrés, la tour de Siloé (xiii, 1-5). Le figuier stérile (6-9). La femme courbée (10-17). Le grain de sénevé et le levain (18-21).

En ce même temps, quelques-uns vinrent raconter à Jésus ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices.

2Il leur répondit : “Pensez-vous que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir souffert de la sorte ? 3Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous comme eux. 4Ou bien ces dix-huit sur qui tomba la tour de Siloé, et qu’elle tua, pensez-vous que leur dette fût plus grande que celle de tous les autres habitants de Jérusalem ? 5Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de même.”

6Il dit aussi cette parabole : “Un homme avait un figuier planté dans sa vigne ; il vint pour y chercher des fruits, et n’en trouvant point, 7il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve point ; coupe-le donc : pourquoi rend-il la terre improductive ?[2] 8Le vigneron lui répondit : Seigneur, laissez-le encore cette année, jusqu’à ce que j’aie creusé et mis du fumier tout autour. 9Peut-être portera-t-il du fruit ensuite ; sinon, vous le couperez.”[3]

10Jésus enseignait dans une synagogue un jour de sabbat. 11Or, il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d’un esprit qui la rendait infirme : elle était courbée, et ne pouvait absolument pas se redresser. 12L’ayant vue, Jésus l’appela et lui dit : “Femme, tu es délivrée de ton infirmité.” 13Et il lui imposa les mains ; aussitôt elle se redressa, et elle glorifiait Dieu. 14Mais le chef de synagogue, indigné de ce que Jésus avait fait cette guérison un jour de sabbat, prit la parole et dit au peuple : “Il y a six jours pour travailler, venez donc vous faire guérir ces jours-là et non pas le jour du sabbat. — 15Hypocrite, lui répondit le Seigneur, est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? 16Et cette fille d’Abraham, que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, il ne fallait pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat !” 17Pendant qu’il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient couverts de confusion, et tout le peuple était ravi de toutes les choses merveilleuses qu’il accomplissait.

18Il disait encore : “À quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je ?[4] 19Il est semblable à un grain de sénevé qu’un homme prit et jeta dans son jardin ; il poussa et il devint un arbre, et les oiseaux du ciel firent leur demeure dans ses rameaux.”[5]

20Il dit encore : “A quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? 21Il est semblable au levain qu’une femme prend et mêle dans trois mesures de farine, de façon à faire lever toute la pâte.”[6]

  1. 58. Matth. v. 25.
  2. XIII, 7. Rend-il la terre improductive, en l’occupant (Vulg.) sans porter de fruits. L’ancienne version latine portait impedit, qui correspondait mieux au grec καταργεϊ.
  3. 9. Le maître de la vigne, c’est Dieu ; le figuier, c’est le peuple d’Israël, qui n’a guère porté d’autre fruit que des pratiques extérieures, semblables à un vain feuillage. Les Juifs ne se convertissant pas, Jérusalem fut détruite et tout le peuple dispersé parmi les nations. C’est ce châtiment final que figure la malédiction du figuier stérile en S. Matthieu (xxi, 19) et en S. Marc (xi, 13 sv.).
  4. 18. Matth. xiii, 31.
  5. 19. Le texte reçu ajoute μέγα, grand.
  6. 21. Matth. xiii, 33.