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Chap. XI, 4.
Chap. XII, 1.
LIVRE D’OSÉE.

4Je les menais avec des cordeaux d’humanité,[1]
avec des liens d’amour ;
j’ai été pour eux comme celui qui aurait soulevé le joug
de dessus leurs mâchoires,
et je me penchai vers lui et je le fis manger.

5Il ne retournera pas au pays d’Égypte,[2]
et Assur, lui, sera son roi,
parce qu’ils n’ont pas voulu se convertir.
6L’épée sera brandie dans ses villes ;
elle brisera les verrous et dévorera,
à cause de leurs desseins.
7Mon peuple est décidé à se séparer de moi ;
on les appelle en haut,
mais aucun d’eux ne lève les yeux.[3]

8Comment te délaisserais-je, Éphraïm,
te livrerais-je, Israël ?
Comment te laisserais-je devenir comme Adama,
te rendrais-je comme Séboïm ?
Mon cœur se retourne en moi,
et toutes ensemble, mes compassions s’émeuvent.[4]
9Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère,
je ne détruirai pas de nouveau[5] Éphraïm.
Car je suis Dieu, moi, et non pas homme :
au milieu de toi est le Saint,
et je ne viendrai pas dans ma fureur.

10Ils iront après Yahweh ;
comme un lion, il rugira.
Quand il rugira, lui,
ses fils accourront tremblants, de l’Occident.[6]
11Ils accourront, tremblants comme un oiseau, de l’Égypte,
et comme une colombe, du pays d’Assur ;
et je les ferai habiter dans leurs maisons,
— oracle de Yahweh.

10. Chap. xii, 1-15 : Coup d’œil sur les iniquités d’Israël.En multipliant ses crimes (xii, 1-3), Israël ne se souvient pas des exemples que lui a laissés son ancêtre (xii, 4-7). Aussi pour tant d’injustices (xii, 8, 9), Yahweh ne peut que châtier son peuple (xii, 10-15).

Ephraïm m’a environné de mensonge,
et la maison d’Israël de tromperie ;
Juda aussi est sans frein vis-à-vis de Dieu,
et vis-à-vis du Saint, qui est fidèle.[7]

  1. 4. Avec des cordeaux d’humanité, litt. d’homme (’adam), c.-à-d. par de tendres soins, des bienfaits, tout ce qui gagne et attire les hommes, par opposition aux rudes cordes employées pour conduire ou maîtriser les animaux. Comp. II Sam. vii, 14. — Soulevé le joug et soulagé la mâchoire, pour permettre à l’animal de prendre sa nourriture. — Van Hoonacker, au lieu de ’ôl, joug, lit ’ûl, enfant et traduit : et j’ai été pour eux comme ceux qui élèvent un nourrisson tout contre leurs joues.
  2. 5. Il ne retournera pas en Égypte. La négation manque dans les LXX.
  3. 6, 7. Versets très difficiles pour lesquels les versions présentent d’importantes variantes. Traduction douteuse.
  4. 8. Comment, après t’avoir si tendrement aimé (vers. 1-4), etc., te livrerais-je pour toujours à l’ennemi ? Le prophète passe brusquement de la menace à la promesse. — Adama, Séboïm, deux villes enveloppées dans la destruction de Sodome et de Gomorrhe (Gen. xiv, 2 ; xix, 25 ; Deut. xxix, 23).
  5. 9. De nouveau, je ne ramènerai pas à rien le peuple que j’ai fait sortir d’Égypte. — Et non pas homme : Le trait distinctif de la divinité dans Osée, c’est la miséricorde.
  6. 10, 11. Yahweh, d’une voix puissante comme celle du lion, rappellera les exilés, et de tous les vents du ciel ils accourront.


    Au regard de M. Van Hoonacker, les chap. vii-xi formeraient une deuxième section de la deuxième partie, et dateraient des premières années de Manahem.
  7. XII, 1. Ce verset est, dans la Vulg. rattaché au chap. xx ; en sorte que dans tout le chap. xii, la Vulg. est en retard d’un vers, sur l’hébreu. La partie du vers, qui concerne Juda est difficile, et la traduction en est incertaine.