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Chap. IV, 17.
Chap. V, 4.
LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE.


AÏN.

17Et nous, nos yeux se consumaient encore
à attendre un vain secours ;[1]
du haut de nos tours, nous regardions
vers une nation qui ne peut sauver.

TSADÉ.

18Ils[2] épiaient nos pas,
nous empêchant de marcher dans nos places.
Notre fin approche, nos jours sont accomplis ;
oui, notre fin est arrivée !

QOPH.

19Ceux qui nous poursuivaient ont été plus légers
que les aigles du ciel ;
ils nous ont pourchassés sur les montagnes ;
ils nous ont dressé des embûches dans le désert.[3]

RESCH.

20Le souffle de nos narines,[4] l’oint de Yahweh,
a été pris dans leurs fosses,
lui dont nous disions : « À son ombre
nous vivrons parmi les nations. »

SIN.

21Réjouis-toi et sois dans l’allégresse, fille d’Édom,
qui habite au pays de Hus !
À toi aussi passera la coupe ;
tu t’enivreras et tu te mettras à nu.

THAV.

22Ton iniquité a pris fin, fille de Sion,
il ne t’enverra[5] plus en exil.
Il visite ton iniquité, fille d’Édom ;
il met à découvert tes péchés.


CINQUIÈME LAMENTATION.

[V, 1-22.]

PRIÈRE DE JÉRÉMIE, LE PROPHÈTE.

Que Yahweh regarde son peuple malheureux (v, 1), soumis aux étrangers (v, 2-6), las de porter le péché des pères (v, 7-10) ! Tant de maux ont fait cesser toute joie, mais surtout la violation du Temple (v, 11-18). Que Yahweh prenne pitié de son peuple (v, 19-22) !

Souviens-toi,[6] Yahweh, de ce qui nous est arrivé,
regarde et vois notre opprobre.

2Notre héritage a passé à des étrangers,
nos maisons à des inconnus.
3Nous sommes orphelins, sans père ;
nos mères sont comme des veuves.
4Nous buvons notre eau à prix d’argent,
le bois ne nous vient que pour un salaire.

  1. 17. Un vain secours, particulièrement celui de l’Égypte (Jér. xxxvii, 5).
  2. 18. Ils : les Chaldéens, qui avaient élevé des terrasses assez rapprochées de la ville pour pouvoir lancer des flèches et des pierres jusque dans les rues et les places.
  3. 19. Ceux même qui avaient pu s’échapper de la ville sont tombés entre les mains des Chaldéens. Ainsi Sédécias, dans le désert de Jéricho, Voy. Jér. xxxix, 5 ; lii, 8 ; II Rois, xxv, 5. Comp. Deut. xxviii, 49.
  4. 20. Le souffle de nos narines, le roi Sédécias, descendant de David, celui dont dépendait l’existence même de la nation, qui était comme le souffle de sa vie.
  5. 22. Il ne t’enverra plus. Il s’agit de Yahweh.
  6. V. La Vulgate présente, au début du cinquième poème, un titre. Prière de Jérémie le prophète qui n’existe pas en hébreu ni dans les LXX. — Ce poème, bien qu’il ne soit pas alphabétique comme les précédents, compte autant de distiques qu’il y a de lettres dans l’alphabet.