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Chap. IV, 8.
Chap. IV, 16.
LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE.


HETH.

8Leur aspect est plus sombre que le noir même ;
on ne les reconnaît plus dans les rues ;
leur peau est collée à leurs os,
elle est sèche comme du bois.

TETH.

9Plus heureuses sont les victimes de l’épée
que les victimes de la faim,
qui s’épuisent lentement, blessées,
faute des produits des champs !

JOD.

10Des femmes compatissantes[1] ont de leurs mains
fait cuire leurs enfants ;
ils leur ont servi de nourriture,
dans le désastre de la fille de mon peuple.

CAPH.

11Yahweh a épuisé sa fureur ;
il a répandu l’ardeur de sa colère,
et a allumé dans Sion un feu
qui en a dévoré les fondements.

LAMED.

12Ils ne croyaient pas, les rois de la terre,
ni tous les habitants du monde,
que l’adversaire, l’ennemi entrerait
dans les portes de Jérusalem.

MEM.

13C’est à cause des péchés de ses prophètes,
des iniquités de ses prêtres,
qui répandaient dans son enceinte
le sang des justes.

NUN.

14Ils erraient[2] comme des aveugles dans les rues,
souillés de sang,
de sorte qu’on ne pouvait toucher
leurs vêtements.

SAMECH.

15« Écartez-vous ![3] Un impur ! » leur criait-on. « Écartez-vous !
Écartez-vous ! Ne le touchez pas ! »
Ils erraient, et l’on disait parmi les nations :
« Qu’ils ne séjournent point ici ! »

PHÉ.

16La face irritée de Yahweh les a dispersés ;
il ne les regarde plus.
L’ennemi n’a eu ni respect pour les prêtres,
ni pitié pour les vieillards.[4]

  1. 10. Des femmes compatissantes, ordinairement pleines de tendresse ; cette épithète a pour but de faire ressortir l’horreur de cette situation. Comp ii, 20.
  2. 14. Ils erraient, dans les derniers temps du siège et après la prise de la ville, les faux prophètes et les prêtres, pris de remords, maudits du peuple et rejetés de Dieu.
  3. 15. Écartez-vous : en voyant s’avancer un de ces prêtres ou de ces prophètes prévaricateurs, les passants se criaient les uns aux autres : Écartez-vous, c’est un impur !Parmi les nations : les païens eux-mêmes ne pouvaient souffrir parmi eux le séjour de ces hommes néfastes.
  4. 16. Ici encore la strophe Phé précède la strophe Aïn. Comp. Lam. ii, 16 ; iii, 46-48. — Pour les vieillards. LXX, pour les prophètes.