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Chap. IX, 20.
Chap. X, 13.
LIVRE D’ISAÏE.

Manassé contre Éphraïm, Éphraïm contre Manassé,
tous deux ensemble contre Juda ![1]
20Avec tout cela, sa colère ne s’est point détournée,
et sa main reste étendue.


Malheur à ceux qui rendent des arrêts iniques,
et aux scribes qui écrivent des sentences injustes,
2écartant du tribunal les faibles,
et dépouillant de leur droit les affligés de mon peuple,
faisant des veuves leur proie,
et pillant les orphelins !
3Que ferez-vous au jour de la visite,
et dans la catastrophe qui viendra de loin ?
Vers qui fuirez-vous pour avoir du secours,
et où déposerez-vous vos trésors ?
4Il ne reste qu’à se courber parmi les captifs,
ou à tomber parmi les tués.
Avec tout cela, sa colère ne s’est point détournée,
et sa main reste étendue.

TROISIÈME CYCLE : AU TEMPS D’ÉZÉCHIAS.
1. Chap. x, 5-27 : Orgueil et châtiment d’Assur.Assur, dans son orgueil, ne comprend pas son rôle de fléau de Dieu (x, 5-7). Il s’appuie sur ses succès passés en menaçant Jérusalem (x, 8-11). Colère divine en présence de cet orgueil (x, 12-14). Le châtiment (x, 15-19). Le reste qui survivra d’Israël (x, 20-23). Ne pas craindre Assur (x, 24-27) !

5Malheur à Assur, verge de ma colère !
Le bâton qui est dans sa main est l’instrument de ma fureur ;[2]
6je l’envoie contre une nation impie,
je lui donne mes ordres contre le peuple de mon courroux,
pour le mettre au pillage et faire du butin,
et le fouler au pied comme la boue des rues.
7Mais lui, ce n’est pas ainsi qu’il l’entend,
et telle n’est pas la pensée de son cœur ;
car il ne songe qu’à détruire,[3]
et à exterminer des nations, non en petit nombre.

8Il dit : « Mes princes ne sont-ils pas tous des rois ?[4]
9N’en a-t-il pas été de Calno comme de Carchémis,
et de Hamath comme d’Arphad, et de Samarie comme de Damas ?[5]
10Comme ma main a atteint
les royaumes des divinités impuissantes,
dont les idoles l’emportaient sur celles de Jérusalem et de Samarie ;
comme j’ai fait à Samarie et à ses dieux,
11ne ferai-je pas de même à Jérusalem et à ses images ? »

12Mais il arrivera : Quand le Seigneur aura accompli
toute son œuvre, sur la montagne de Sion et à Jérusalem :
« Je visiterai le fruit du cœur hautain du roi d’Assyrie,
et l’arrogance de ses regards altiers. »

13Car il a dit : « Par la force de ma main j’ai fait cela,
et par ma sagesse, car je suis intelligent !

  1. 19. Tous deux contre Juda. Le châtiment paraît ainsi s’étendre à tout le peuple de Dieu.
  2. 5-27. Les divers éléments de ce discours présentent des traits de ressemblance avec les discours rapportés dans Is. xxxvi-xxxvii (cf. x, 10 et xxxvi, 18-20, xxxvii, 12, 13 ; etc). Il y a donc lieu de croire que Is. x, 5-27 se rapportent à l’invasion de Sennachérib.
  3. 7. Car il ne songe qu’à détruire ; m. à m., car détruire est dans son cœur.
  4. 8. Mes princes, mes satrapes : la plupart portaient le titre de roi, et plusieurs étaient des rois soumis, des vassaux (II Rois, xviii, 24 ; xxv, 28). Le souverain d’Assyrie s’appelait le grand roi (xxxvi, 3), le roi des rois (Ezéch. xxvi, 7 ; Dan. ii, 37).
  5. 9. Énumération des villes qui n’ont pu résister à Assur.