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pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées. 17Les paroles des sages tranquillement écoutées valent mieux que les cris de celui qui domine parmi les insensés. 18La sagesse vaut mieux que les instruments de guerre ; mais un seul pécheur détruit beaucoup de bien.

Chap. X. Les mouches mortes infectent et font fermenter l’huile du parfumeur ; un peu de folie l’emporte sur la sagesse et sur la gloire. 2Le cœur du sage est à sa droite, et le cœur de l’insensé à sa gauche. 3Quand l’insensé marche dans un chemin, le sens lui manque, et il dit de chacun : Voilà un fou ! 4Si l’esprit de celui qui domine s’élève contre toi, ne quitte point ta place ; car le calme prévient de grands péchés.

5Il est un mal que j’ai vu sous le soleil, comme une erreur provenant de celui qui gouverne : 6la folie occupe des postes très élevés, et des riches sont assis dans l’abaissement. 7J’ai vu des esclaves sur des chevaux, et des princes marchant sur terre comme des esclaves.

8Celui qui creuse une fosse y tombera, et celui qui renverse une muraille sera mordu par un serpent. 9Celui qui remue des pierres en sera blessé, et celui qui fend du bois en éprouvera du danger. 10S’il a émoussé le fer, et s’il n’en a pas aiguisé le tranchant, il devra redoubler de force ; mais la sagesse a l’avantage du succès.

11Si le serpent mord faute d’enchantement, il n’y a point d’avantage pour l’enchanteur[1].

12Les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce ; mais les lèvres de l’insensé causent sa perte. 13Le commencement des paroles de sa bouche est folie, et la fin de son discours est une méchante folie. 14L’insensé multiplie les paroles. L’homme ne sait point ce qui arrivera, et qui lui dira ce qui sera après lui ? 15Le travail de l’insensé le fatigue, parce qu’il ne sait pas aller à la ville.

16Malheur à toi, pays, dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin ! 17Heureux toi, pays dont le roi est de race illustre, et dont les princes mangent au temps convenable, pour soutenir leurs forces, et non pour se livrer à la boisson ! 18Quand les mains sont paresseuses, la charpente s’affaisse ; et quand les mains sont lâches, la maison a des gouttières. 19On fait des repas pour se divertir, le vin rend la vie joyeuse, et l’argent répond à tout.

20Ne maudis pas le roi, même dans ta pensée, et ne maudis pas le riche dans la chambre où tu couches ; car l’oiseau du ciel emporterait ta voix, l’animal ailé publierait tes paroles.

Chap. XI. Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras ; 2donnes-en une part à sept et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre. 3Quand les nuages sont pleins de pluie, ils la répandent sur la terre ; et si un arbre tombe, au midi ou au nord, il reste à la place où il est tombé. 4Celui qui observe le vent ne sèmera point, et celui qui regarde les nuages ne moissonnera point. 5Comme tu ne sais pas quel est le chemin du vent, ni comment se forment les os dans le ventre de la femme enceinte, tu ne connais pas non plus l’œuvre de Dieu qui fait tout. 6Dès le matin sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta main ; car tu ne sais point ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l’un et l’autre sont également bons.

7La lumière est douce, et il est agréable aux yeux de voir le soleil.

  1. L’enchanteur, héb. celui qui possède une langue.