Page:La Sainte Bible, trad. Segond.djvu/407

Cette page n’a pas encore été corrigée

aurais été toi-même contre moi. Joab dit : Je ne m’arrêterai pas auprès de toi ! Et il prit en main trois javelots, et les enfonça dans le cœur d’Absalom encore plein de vie au milieu du térébinthe. Dix jeunes gens, qui portaient les armes de Joab, entourèrent Absalom, le frappèrent et le firent mourir. Joab fit sonner de la trompette ; et le peuple revint, cessant ainsi de poursuivre Israël, parce que Joab l’en empêcha. Ils prirent Absalom, le jetèrent dans une grande fosse au milieu de la forêt, et mirent sur lui un très grand monceau de pierres. Tout Israël s’enfuit, chacun dans sa tente. De son vivant, Absalom s’était fait ériger un monument dans la vallée du roi ; car il disait : Je n’ai point de fils par qui le souvenir de mon nom puisse être conservé. Et il donna son propre nom au monument, qu’on appelle encore aujourd’hui monument d’Absalom. Achimaats, fils de Tsadok, dit : Laisse-moi courir, et porter au roi la bonne nouvelle que l’Éternel lui a rendu justice en le délivrant de la main de ses ennemis. Joab lui dit : Ce n’est pas toi qui dois porter aujourd’hui les nouvelles ; tu les porteras un autre jour, mais non aujourd’hui, puisque le fils du roi est mort. Et Joab dit à Cuschi : Va, et annonce au roi ce que tu as vu. Cuschi se prosterna devant Joab, et courut. Achimaats, fils de Tsadok, dit encore à Joab : Quoi qu’il arrive, laisse-moi courir après Cuschi. Et Joab dit : Pourquoi veux-tu courir, mon fils ? Ce n’est pas un message qui te sera profitable. Quoi qu’il arrive, je veux courir, reprit Achimaats. Et Joab lui dit : Cours ! Achimaats courut par le chemin de la plaine, et il devança Cuschi. David était assis entre les deux portes. La sentinelle alla sur le toit de la porte vers la muraille ; elle leva les yeux et regarda. Et voici, un homme courait tout seul. La sentinelle cria, et avertit le roi. Le roi dit : S’il est seul, il apporte des nouvelles. Et cet homme arrivait toujours plus près. La sentinelle vit un autre homme qui courait ; elle cria au portier : Voici un homme qui court tout seul. Le roi dit : Il apporte aussi des nouvelles. La sentinelle dit : La manière de courir du premier me paraît celle d’Achimaats, fils de Tsadok. Et le roi dit : C’est un homme de bien, et il apporte de bonnes nouvelles. Achimaats cria, et il dit au roi : Tout va bien ! Il se prosterna devant le roi la face contre terre, et dit : Béni soit l’Éternel, ton Dieu, qui a livré les hommes qui levaient la main contre le roi mon seigneur ! Le roi dit : Le jeune Absalom est-il en bonne santé ? Achimaats répondit : J’ai aperçu un grand tumulte au moment où Joab envoya le serviteur du roi et moi ton serviteur ; mais je ne sais ce que c’était. Et le roi dit : Mets-toi là de côté. Et Achimaats se tint de côté. Aussitôt arriva Cuschi. Et il dit : Que le roi mon seigneur apprenne la bonne nouvelle ! Aujourd’hui l’Éternel t’a rendu justice en te délivrant de la main de tous ceux qui s’élevaient contre toi. Le roi dit à Cuschi : Le jeune homme Absalom est-il en bonne santé ? Cuschi répondit : Qu’ils soient comme ce jeune homme, les ennemis du roi mon seigneur et tous ceux qui s’élèvent contre toi pour te faire du mal ! Alors le roi, saisi d’émotion, monta dans la chambre au-dessus de la porte et pleura. Il disait en marchant : Mon fils Absalom ! mon fils, mon fils Absalom ! Que ne suis-je mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils ! ==

Deuxième livre de Samuel