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contre lui, pour le frapper. Jonathan comprit que c’était chose résolue chez son père que de faire mourir David. Il se leva de table dans une ardente colère, et ne participa point au repas le second jour de la nouvelle lune ; car il était affligé à cause de David, parce que son père l’avait outragé. Le lendemain matin, Jonathan alla dans les champs au lieu convenu avec David, et il était accompagné d’un petit garçon. Il lui dit : Cours, trouve les flèches que je vais tirer. Le garçon courut, et Jonathan tira une flèche qui le dépassa. Lorsqu’il arriva au lieu où était la flèche que Jonathan avait tirée, Jonathan cria derrière lui : La flèche n’est-elle pas plus loin que toi ? Il lui cria encore : Vite, hâte-toi, ne t’arrête pas ! Et le garçon de Jonathan ramassa les flèches et revint vers son maître. Le garçon ne savait rien ; Jonathan et David seuls comprenaient la chose. Jonathan remit ses armes à son garçon, et lui dit : Va, porte-les à la ville. Après le départ du garçon, David se leva du côté du midi, puis se jeta le visage contre terre et se prosterna trois fois. Les deux amis s’embrassèrent et pleurèrent ensemble, David surtout fondit en larmes. Et Jonathan dit à David : Va en paix, maintenant que nous avons juré l’un et l’autre, au nom de l’Éternel, en disant : Que l’Éternel soit à jamais entre moi et toi, entre ma postérité et ta postérité ! David se leva, et s’en alla, et Jonathan rentra dans la ville. ==

Premier livre de Samuel 21 ==
David se rendit à Nob, vers le sacrificateur Achimélec, qui accourut effrayé au-devant de lui et lui dit : Pourquoi es-tu seul et n’y a-t-il personne avec toi ? David répondit au sacrificateur Achimélec : Le roi m’a donné un ordre et m’a dit : Que personne ne sache rien de l’affaire pour laquelle je t’envoie et de l’ordre que je t’ai donné. J’ai fixé un rendez-vous à mes gens. Maintenant qu’as-tu sous la main ? Donne-moi cinq pains, ou ce qui se trouvera. Le sacrificateur répondit à David : Je n’ai pas de pain ordinaire sous la main, mais il y a du pain consacré ; si du moins tes gens se sont abstenus de femmes ! David répondit au sacrificateur : Nous nous sommes abstenus de femmes depuis trois jours que je suis parti, et tous mes gens sont purs : d’ailleurs, si c’est là un acte profane, il sera certainement aujourd’hui sanctifié par celui qui en sera l’instrument. Alors le sacrificateur lui donna du pain consacré, car il n’y avait là d’autre pain que du pain de proposition, qu’on avait ôté de devant l’Éternel pour le remplacer par du pain chaud au moment où on l’avait pris. Là, ce même jour, un homme d’entre les serviteurs de Saül se trouvait enfermé devant l’Éternel ; c’était un Édomite, nommé Doëg, chef des bergers de Saül. David dit à Achimélec : N’as-tu pas sous la main une lance ou une épée ? car je n’ai pris avec moi ni mon épée ni mes armes, parce que l’ordre du roi était pressant. Le sacrificateur répondit : Voici l’épée de Goliath, le Philistin, que tu as tué dans la vallée des térébinthes ; elle est enveloppée dans un drap, derrière l’éphod ; si tu veux la prendre, prends-la, car il n’y en a pas d’autre ici. Et David dit : Il n’y en a point de pareille ; donne-la-moi. David se leva et s’enfuit le même jour loin de Saül. Il arriva chez Akisch, roi de Gath. Les serviteurs d’Akisch lui dirent : N’est-ce pas là David, roi