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Eh quoi ! l’or a perdu son éclat ! L’or pur est altéré ! Les pierres du sanctuaire sont dispersées Aux coins de toutes les rues ! Les nobles fils de Sion, Estimés à l’égal de l’or pur, Sont regardés, hélas ! comme des vases de terre, Ouvrage des mains du potier ! Les chacals mêmes présentent la mamelle, Et allaitent leurs petits ; Mais la fille de mon peuple est devenue cruelle Comme les autruches du désert. La langue du nourrisson s’attache à son palais, Desséchée par la soif ; Les enfants demandent du pain, Et personne ne leur en donne. Ceux qui se nourrissaient de mets délicats Périssent dans les rues ; Ceux qui étaient élevés dans la pourpre Embrassent les fumiers. Le châtiment de la fille de mon peuple est plus grand Que celui de Sodome, Détruite en un instant, Sans que personne ait porté la main sur elle. Ses princes étaient plus éclatants que la neige, Plus blancs que le lait ; Ils avaient le teint plus vermeil que le corail ; Leur figure était comme le saphir. Leur aspect est plus sombre que le noir ; On ne les reconnaît pas dans les rues ; Ils ont la peau collée sur les os, Sèche comme du bois. Ceux qui périssent par l’épée sont plus heureux Que ceux qui périssent par la faim, Qui tombent exténués, Privés du fruit des champs. Les femmes, malgré leur tendresse,