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si riche butin en perspective. On résolut donc de faire route vers l’Est en compagnie des invités.

Le Finnmörk est excessivement vaste. À l’ouest il est baigné par la mer et ses larges fjords ; il en est de même au nord et sur toute l’étendue de la partie orientale. Au sud se trouve la Norvège. Dans cette direction le « pays des forêts » s’étend, du côté des terres, à peu près aussi loin que le Halogaland du côté de la mer. À l’est du Nauinudal est situé le Jamtaland ; arrivent ensuite le Helsingjaland, le Kvaenland et le Kirjaland. Au nord de tous ces pays s’étend le Finnmörk comprenant de vastes régions montagneuses entrecoupées de vallées et de cours d’eau. Dans le Finnmörk il y a des nappes d’eau immenses et entre ces nappes d’eau de vastes terres boisées. Sur toute l’étendue du territoire s’élèvent de hautes montagnes que l’on appelle Kilir.

Arrivé au Kvaenland, Thorolf alla trouver le roi Faravid. Aussitôt ils organisèrent une expédition comprenant trois cents hommes. Les Normands formèrent la quatrième centaine. Ils gagnèrent le Finnmörk supérieur et parvinrent à l’endroit où les Kirjalar, qui avaient auparavant guerroyé contre les Kvaenir, étaient répandus dans les montagnes. Ceux-ci, remarquant la présence de l’ennemi, se rassemblèrent et allèrent à l’attaque dans l’espoir d’être vainqueurs tout comme autrefois. Au début de l’action, les Normands se précipitèrent en avant. Ils avaient des boucliers beaucoup plus résistants que ceux des Kvaenir. Grandes furent les pertes dans les rangs des Kirjalar ; beaucoup tombèrent, quelques-uns prirent la fuite. Le roi Faravid et Thorolf s’emparèrent de richesses immenses et retournèrent au Kvaenland. Peu après, Thorolf et sa troupe regagnèrent « les forêts », après avoir, en amitié, pris congé du roi Faravid. Thorolf descendit les montagnes, se dirigeant sur Vefsnir. D’abord il regagna sa ferme de Sandnes, où il séjourna quelque temps, revint au sud et, au printemps, rentra avec ses hommes à Torgar. De retour chez lui, il entendit dire que les fils de Hildirid avaient été pendant l’hiver à Thrandheim chez le roi Harald et, de plus, qu’ils avaient tout mis en cuivre pour calomnier Thorolf auprès du roi. On lui apprit aussi maints détails sur la nature de leurs calomnies. Thorolf répondit : « Le roi n’en croira rien, quelques mensonges qu’on lui ait