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XX.Depuis que mon fils
M’a été enlevé
Par la redoutable
Chaleur de la fièvre,
Lui dont je sais
Qu’il était sans défauts
Et à l’abri
De tout reproche[1].

XXI.Je n’oublie pas
Que l’ami des hommes[2]
A élevé
Au séjour des dieux
L’arbre de ma race,
Qui a pris naissance sur moi,
Le noble rejeton
De mon épouse.

XXII.Je goûtais les faveurs
Du seigneur des combats[2],
Je gagnais confiance
En me fiant à lui,
Jusqu’au jour où Odin,
L’auteur de la victoire,
A rompu avec moi
Les liens de l’amitié.

XXIII.Si je révère
Le frère de Vile[2],
Le prince des dieux,
Ce n’est pas de bon cour que je le fais.
Cependant l’ami de Mim[2]
M’a accordé
Réparation pour le malheur.
C’est un bienfait que je lui dois.

XXIV.L’ennemi du loup[3],
Habitué à vaincre,
M’a conféré un art
Exempt de défauts,

  1. Cette strophe se rapporte, à n’en pas douter, à Gunnar, mort peu de temps avant Bödvar.
  2. a, b, c et d Odin.
  3. Le loup Fenrir qui, d’après les conceptions mythologiques du Nord, dévorera Odin, quand le monde cessera d’exister. Odin est donc considéré comme son ennemi.