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son tout entier et fit exposer à l’air les vêtements que la malade avait portés jusqu’alors.

Ensuite Egil dit :

Que personne ne grave des runes,
Qui n’en comprend pas bien le sens.
Il arrive à plus d’un homme
D’être induit en erreur par une lettre obscure.
Sur l’os poli j’ai vu gravées
Dix runes mystérieuses.
Ce sont elles qui ont attiré sur la jeune fille
La longue maladie mentale[1].

Egil tailla d’autres runes qu’il plaça sous le chevet de la couche où la jeune fille reposait. Elle eut la sensation de sortir de sommeil et affirma qu’elle était guérie, bien que souffrant encore de faiblesse. Son père et sa mère en éprouvèrent une joie immense. Thorfinn pria Egil d’accepter chez lui toute l’hospitalité dont il pensait avoir besoin.

73.

Egil chez le « bondi » Alf le Riche.

Egil fit savoir à ses compagnons de voyage qu’il désirait poursuivre sa route et ne pas s’attarder plus longtemps. Thorfinn avait un fils du nom de Helgi. C’était un robuste gaillard. Le père et le fils offrirent à Egil de l’accompagner à travers la forêt. Ils lui racontèrent qu’ils savaient de source certaine qu’Armod Skegg avait posté six hommes dans la forêt pour les épier et que, probablement, il y avait dans les bois d’autres troupes en embuscade, pour le cas où la première tentative échouerait. Ils étaient en tout quatre, Thorfinn et ses amis, qui se disposèrent à se joindre à Egil.

  1. Nouvel et frappant exemple de l’influence magique attribuée aux inscriptions runiques dans les premiers siècles de la période historique.