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prétentions sur la fortune, terres et biens mobiliers, que Björn Höld avait possédée, réclamant la moitié des possessions pour lui et pour sa femme Asgerd. Il fit soutenir ses revendications par des témoins qui prêtèrent serment, et déclara qu’il avait fait toutes ces démarches auprès du roi Eirik, mais qu’il n’avait pu obtenir justice à cause de la puissance d’Eirik et des intrigues de Gunnhild. Egil exposa tout le cours de l’affaire qui avait été débattue au Gulathing[1] et insista auprès du roi pour qu’il tranchât le différend conformément aux lois.

Le roi Hakon répondit : « Il m’a été raconté que mon frère Eirik, de même que Gunnhild, prétendent que toi, Egil, dans la question qui nous divise, tu as assumé une tâche qui est au-dessus de tes forces. À mon avis, tu pourrais bien t’abstenir, Egil, de me mêler à vos dissensions, bien qu’Eirik et moi, nous n’ayons pas le bonheur de partager les mêmes sentiments. »

Egil reprit : « Vous ne pouvez pas, ô roi, garder le silence à propos d’affaires de cette importance, car tous ceux qui vivent en ce pays, indigènes et étrangers, écouteront vos ordres. J’ai appris que vous avez établi dans ce pays des lois et des droits en faveur de tout le monde ; aussi je ne doute pas que vous me rendiez justice comme aux autres gens. Je possède ici, me semble-t-il, par ma naissance et ma famille, assez de titres pour être traité à l’égal d’Atli le Court. Quant à mes rapports avec le roi Eirik, je dois vous dire que je suis allé le voir et que nous nous sommes quittés dans des dispositions telles qu’il m’a laissé partir en paix et aller où je voulais. Je vous offre, seigneur, mon assistance et mes services. Je sais qu’il y a dans votre entourage des hommes à qui je ne le cède en rien sous le rapport de l’énergie dans la lutte, et j’ai le pressentiment qu’il ne se passera guère de temps avant que vous ayez à vous mesurer avec le roi Eirik, s’il vous est donné de vivre jusqu’alors. Je m’étonnerai fort, si le jour n’arrive pas où Gunnhild se présentera devant vous avec une nombreuse progéniture de fils[2].

Le roi répondit : « Egil, je ne t’admettrai pas à mon service. Toi et tes parents, vous avez frappé trop de brèches dans les

  1. V. ch. 56.
  2. C’est-à-dire avec de nombreux partisans et défenseurs.