salle, tu ne paraisses plus jamais devant mes regards ni devant ceux de mon fils ; ne te montre plus en ma présence ni auprès de mes gens. Cette fois, je te fais grâce de la vie. Pour la raison que tu t’es livré en mon pouvoir, je ne veux pas faire contre toi œuvre de malédiction ; mais apprends, comme chose certaine, que ceci n’est pas un accord qui me lie ou qui lie mes fils ou ceux de mes parents qui voudront exercer une juste vengeance. »
Alors Egil dit :
Il ne m’est pas désagréable,
Prince, d’obtenir
Ma tête sauve,
Bien qu’elle ne soit pas belle.
Où est celui qui ait reçu
Un cadeau plus superbe,
Dû à la générosité
D’un fils de souverain ?
Arinbjörn, par de belles paroles, remercia le roi de l’honneur et de l’amitié qu’il venait de lui témoigner. Ensuite il s’en alla chez lui, dans sa demeure, avec Egil, fit apprêter des chevaux pour son entourage et partit en compagnie d’Egil et de cent hommes complètement armés. Arinbjörn chevaucha à la tête de cette troupe, jusqu’à leur arrivée chez le roi Adalstein, où ils reçurent un excellent accueil. Le roi invita Egil à demeurer auprès de lui et demanda comment les choses s’étaient passées à la cour du roi Eirik. Alors Egil dit :
Celui qui donne la pâture à Hugin[1] permit à Egil
De se réjouir de ses yeux aux sourcils noirs[2].
Le courage de mon parent[3], qui sait discerner les choses,
M’a puissamment soutenu.
Je dispose librement de ma tête,
Maintenant comme autrefois,
En dépit du ressentiment
D’Eirik, le guerrier de haute naissance.
Au moment où Egil prit congé d’Arinbjörn, il lui remit les