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IX.Il se produisit un assaut de pointes de lances
Et une collision de tranchants d’épées.
Eirik, de ce fait,
Se couvrit de gloire.

X.Le prince rougissait la lance.
Les corbeaux affluaient.
Le javelot ravissait la vie.
Les dards ensanglantés volaient.
Le destructeur des Écossais
Offrait de la pâture[1] au coursier de la géante[2].
La sœur de Nari[3] foulait aux pieds
Le repas de l’aigle[4].

XI.Les grues du combat[5] s’abattirent
Sur les longues rangées de cadavres amoncelés.
Il n’était pas privé de sang,
Le bec de la mouette des blessures[6],
Lorsque le flot provoqué par l’épée[7]
Bruissait devant le bec du corbeau,
Lorsque le loup Freki[8]
Élargissait la plaie.

XII.Le coursier de la géante
Trouva la ruine de sa faim[9].
Eirik offrit sur mer
Des cadavres aux bêtes.

XIII.Le javelot ailé mordit.
La paix était violée.
L’arc de bois d’orme était tendu.
Le loup se réjouissait.
Les pointes des lances se rompirent.
Les bouts des glaives rongèrent.
Les cordes de chanvre chassaient
Les flèches des arcs.

  1. Allusion à la guerre qu’Eirik avait faite aux Écossais.
  2. Le loup.
  3. Nari, fils de Loki, un ase de la mythologie scandinave. Sa sœur est Hel, la déesse qui règne dans les enfers.
  4. Les cadavres des guerriers.
  5. Les corbeaux.
  6. Le bec du corbeau.
  7. Le flot de sang.
  8. Un des loups d’Odin.
  9. Le loup pouvait se rassasier.