Page:La Saga du scalde Egil Skallagrimsson, trad. Wagner, 1925.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 128 —

se développa dans la plaine jusqu’au ruisseau ; celle de Thorolf se déploya sur la lisière de la forêt. Le roi Olaf, voyant qu’Adalstein prenait ses dispositions de combat, se mit aussi à ranger ses troupes. Il les répartit de même en deux divisions et fit avancer son étendard, avec la division qu’il dirigeait en personne, contre les troupes du roi Adalstein. Il y avait, de part et d’autre, une telle masse de combattants que l’on ne pouvait distinguer de quel côté étaient les plus nombreux. La deuxième division du roi Olaf s’avança le long de la forêt au-devant des troupes commandées par Thorolf. À la tête marchaient des jarls écossais. C’étaient pour la plupart des Écossais, et ils formaient une masse imposante. Ils ne tardèrent pas à entrer en contact et aussitôt une lutte acharnée s’engagea. Thorolf mena l’attaque vigoureusement et, l’étendard déployé, il longea la forêt, voulant opérer de manière à tomber sur le flanc et dans le dos des troupes royales. Les hommes tenaient leurs boucliers devant eux. Sur leur droite s’étendait la forêt qui les protégeait de ce côté. Thorolf alla de l’avant au point qu’il n’avait devant lui qu’un petit nombre de ses hommes ; et, au moment où il s’y attendait le moins, voilà que le roi Adils et la troupe qu’il conduisait débouchèrent précipitamment de la forêt et l’accablèrent à coups de lance. Thorolf tomba au bord de la forêt. Thorfid, qui portait l’étendard, rebroussa chemin vers le gros de l’armée. En ce moment, Adils les assaillit et il se produisit une mêlée furieuse. Quand ils eurent fait tomber le chef, les Écossais crièrent victoire. Egil, en entendant ce cri, et voyant que l’étendard de Thorolf reculait, crut comprendre que Thorolf lui-même n’était pas dans le nombre. Aussitôt il se porta de ce côté, pénétra dans les rangs des combattants et, dès qu’il eut rejoint ses hommes, il s’aperçut de ce qui venait de se passer. Il stimula ses guerriers, les poussant vigoureusement à l’attaque. Lui-même se tenait au premier rang. L’épée Nad à la main, il se lança en avant, frappant dans tous les sens et abattant maint homme. Thorfid aussitôt le suivit avec l’étendard, entraînant à sa suite une autre troupe. Ce fut une lutte des plus acharnée. Egil s’avança jusqu’à ce qu’il prît contact avec le jarl Adils. Ils n’échangèrent que peu de coups, car bientôt le jarl tomba et, autour de lui, de nombreux combattants périrent. Le jarl étant