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l’on pouvait espérer trouver des richesses, mais que probablement on rencontrerait de la résistance de la part des habitants de l’endroit. Ils consultèrent les hommes de leur troupe pour savoir s’il fallait opérer un débarquement ou non. Les avis étaient tout à fait partagés ; les uns en étaient partisans, les autres n’en voulaient point. On s’en remit à la décision des chefs. Thorolf avait plutôt envie de débarquer ; et lorsque l’on s’adressa à Egil pour connaître son avis, il dit cette strophe :

Nous voulons, redoutable batailleur,
Faire reluire dans l’air nos épées.
Il nous faut accomplir des hauts faits
En cette saison d’été.
Que chacun de nos hommes, avec précipitation,
Monte vers Lund.
Nous y ferons entendre, avant que le soleil se couche,
Un chant des épées qui ne sera pas beau.

Ensuite ils prirent leurs dispositions pour débarquer et firent route vers la place de commerce. Mais les habitants, remarquant qu’on venait les attaquer, se portèrent à la rencontre des ennemis. Autour de la localité il y avait des retranchements en bois. Ils y postèrent des hommes pour défendre le passage. Là s’engagea la lutte. Egil pénétra le premier dans la place forte, et les habitants prirent la fuite. La perte en hommes fut considérable. Avant de repartir, les vikings pillèrent et incendièrent la ville, puis ils regagnèrent leurs bateaux,

48.

Egil et Thorolf chez le jarl Arnfid au Halland[1].

Thorolf, longeant avec sa troupe la côte septentrionale du Halland, fut contraint, par suite du mauvais temps, de se réfugier dans un port. On n’y pilla point. Non loin du rivage vivait un jarl du nom d’Arnvid. Ayant appris que des vikings

  1. Le Halland, contrée et province de la Suède, s’étend le long du Cattegat, au sud de Göteborg.