mais qu’il partirait pour le ting dans peu de jours. « L’occasion est bonne, dit-elle, si vous la laissez passer, vous ne pourrez plus arriver jusqu’à lui ».
Il vint des gens à Hlidarenda qui avaient passé à Thorolfsfell, et ils dirent à Halgerd que Thord était là. Halgerd alla trouver Thrain et Sigmund et leur dit : « Voici que Thord est à Thorolfsfell ; il faut que vous le tuiez, quand il retournera chez lui ». — « C’est ce que nous ferons » dit Sigmund. Ils sortirent, prirent leurs armes et montèrent à cheval, et s’en allèrent à sa rencontre sur la route. Sigmund dit à Thrain : « Il ne faut pas que tu t’en mêles ; car il n’est pas besoin de nous tous ». — « C’est mon avis » dit Thrain.
Bientôt après, voici que Thord arriva, chevauchant vers eux. Sigmund lui dit : « Rends tes armes ; car tu vas mourir ». — « Non pas, dit Thord, viens te battre avec moi en combat singulier ». — « Je ne veux pas, dit Sigmund, il faut profiter de ce que nous sommes plusieurs. Je ne m’étonne pas que Skarphjedin soit si brave : car on dit que la bravoure d’un homme vient pour un quart de son père nourricier ». — « Tu le verras bien, dit Thord, car Skarphjedin me vengera ». Après cela ils tombèrent sur lui, et il leur brisa à chacun une lance, tant il se défendait bien. Alors Skjöld lui emporta la main d’un coup d’épée, et il se défendit avec l’autre quelque temps ; à la fin Sigmund lui passa sa lance au travers du corps. Il tomba à terre, mort. Ils le couvrirent de gazon et de pierres. Thrain dit : « Nous avons fait de mauvaise besogne, et les fils de Njal prendront mal ce meurtre quand ils l’apprendront ».
Ils revinrent à la maison et le dirent à Halgerd. Elle fut contente d’apprendre le meurtre. Ranveig, la mère de Gunnar, dit : « Tu sais, Sigmund, ce qu’il est dit : la main ne se réjouit pas longtemps du coup qu’elle a donné ; il en sera ainsi encore cette fois. Et pourtant Gunnar te tirera de cette affaire. Mais si