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la saga de nial

penses que tu as rempli ta promesse, mais il reste encore la mienne. » — « Il n’est pas nécessaire que tu la tiennes » dit Njal. — « Tu as pourtant deviné que je le ferai, dit-elle, et il en sera ainsi. »

Cependant Halgerd dit à Gunnar : « Tu as donc payé cent onces d’argent pour la mort d’Atli, et fait de lui un homme libre ? » — « Il était libre avant, dit Gunnar, et je ne traiterai jamais les hommes de Njal en gens pour qui il n’y a point d’amende à payer. » — « Vous êtes tous deux pareils, toi et Njal, dit-elle, et aussi peureux l’un que l’autre. » — « C’est ce qu’on verra », dit-il. Et après cela Gunnar fut longtemps froid pour elle, jusqu’à ce qu’elle eut fait sa soumission.

Tout fut tranquille pendant l’hiver. Au printemps Njal n’augmenta pas le nombre de ses gens. Et voilà que l’été arrive, et les hommes partent pour le ting.

XXXIX

Il y avait un homme nommé Thord. On l’appelait le fils de l’affranchi. Son père s’appelait Sigtryg. Il avait été affranchi d’Asgerd, et se noya dans le Markarfljot. Depuis ce temps-là Thord était chez Njal. C’était un homme grand et fort. Il avait élevé tous les fils de Njal. Thord prit de l’inclination pour une parente de Njal qui s’appelait Gudfinna, fille de Thorolf. Elle était chargée de gouverner la maison de Njal. À ce moment-là elle était enceinte.

Bergthora vint parler à Thord : « Tu vas, dit-elle, aller tuer Brynjolf, le parent d’Halgerd. » — « Je ne suis pas un meurtrier, dit-il ; il faudra bien pourtant que je m’y risque, si tu le veux. » — « Je le veux » dit-elle. Alors il monta à cheval et s’en alla à Hlidarenda. Il fit appeler Halgerd et lui demanda où était Brynjolf. « Que lui veux-tu ? » dit-elle. Il répondit : « Je veux qu’il me dise où il a enterré le cadavre d’Atli. On m’a dit qu’il l’avait mal enterré. » Elle lui montra l’endroit et dit qu’il était en bas à Akratunga.