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d’honneur, mais elle, elle est trompeuse, et je ne veux te faire tort en rien ». — « Grand bien t’en fasse, dit Gunnar, mais je tiendrai ceci pour vrai, que vous vous rappelez notre ancienne querelle, si vous ne voulez pas m’accorder ma demande ». — « Ce n’est pas cela, dit Hrut ; c’est plutôt parce que je vois que tu ne sauras pas lui tenir tête. Mais si nous ne faisons pas le marché, nous voulons pourtant être tes amis ». Gunnar dit : « J’ai parlé avec elle, et elle n’est pas éloignée de cette idée ». Hrut dit : « Je sais que c’est ainsi, et que tous les deux vous en avez envie. C’est vous deux aussi qui courez le plus de risques, quant à la manière dont cela tournera ». Et Hrut dit à Gunnar, sans que Gunnar l’eût demandé, tout ce qui concernait l’humeur d’Halgerd. Et Gunnar fut d’abord d’avis que tout n’était pas comme il aurait fallu. Et pourtant il arriva à la fin que leur marché fut conclu.

Alors on envoya chercher Halgerd, et on parla de l’affaire, elle étant présente. Ils firent comme la première fois, et la laissèrent se fiancer elle-même. On convint que la noce se ferait à Hlidarenda, et que la chose serait d’abord tenue secrète ; mais il arriva que chacun le sut.

Gunnar quitta le ting et retourna chez lui. Il alla tout droit trouver Njal et lui dit son marché. Njal prit la chose tristement. Gunnar lui demanda ce qu’il voyait là-dedans de si peu sage. Njal répondit : « Il viendra d’elle toute sorte de mal, si elle arrive ici dans l’est ». — « Jamais elle ne gâtera notre amitié » dit Gunnar. « Mais il ne s’en faudra pas de beaucoup, dit Njal, et tu auras plus d’une fois à payer l’amende pour elle ». Gunnar invita Njal à la noce, et tous ceux de chez lui qu’il voudrait pour l’accompagner. Njal promit de venir. Après cela Gunnar s’en alla chez lui. Et il chevauchait par tout le district pour inviter les gens.

XXXIV

Il y avait un homme nomme Thrain. Il était fils de