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la saga de nial

du vaisseau de Vandil et frappa tout d’abord sur un homme qu’il tua.

Karl mena son vaisseau de l’autre côté et lança un javelot à travers le vaisseau de Gunnar ; et il visait Gunnar au milieu du corps. Gunnar le voit, et se tourne si vite que l’œil ne peut le suivre. Il prend le javelot de la main gauche et le lance sur le vaisseau de Karl ; et un homme qui était là fut tué.

Kolskegg saisit une ancre et la jette sur le vaisseau de Karl. La pointe de l’ancre entra dans le bordage et sortit au travers ; et le flot noir entra dans l’ouverture, et tous les hommes, quittant le vaisseau, sautèrent sur les autres.

Gunnar revint d’un bond sur son vaisseau. À ce moment Hallvard s’approcha, et il se fit alors une grande tuerie. Ceux de Gunnar voyaient que leur chef était sans crainte, et chacun faisait ce qu’il pouvait. Gunnar tantôt frappait, tantôt lançait des javelots, et nombre d’hommes reçurent la mort de sa main. Kolskegg l’aidait bien. Karl sauta sur le vaisseau de son frère Vandil, et ils combattirent ensemble tout le jour. Un moment, sur le vaisseau de Gunnar, Kolskegg prit du repos. Gunnar le vit et chanta :

« Tu as pris plus de soin, vaillant corbeau, des aigles voraces qui mangent les hommes morts, que de toi-même. Demain plus d’un viendra ici, boire le breuvage des loups ; mais toi, tandis que tu tires l’épée, tu souffres les tourments de la soif ».

Alors Kolskegg prit une corne pleine de mjöd et but. Après cela il recommença à combattre. Et il arriva que les deux frères sautèrent sur le vaisseau de Vandil ; et Kolskegg venait le long d’un des bords, et Gunnar le long de l’autre. Vandil vint à la rencontre de Gunnar, et lui porta un coup ; et l’épée entra dans le bouclier. Gunnar fit tourner vivement le bouclier, où l’épée tenait, et elle se brisa au dessous de la poignée. Gunnar frappa à son tour, et il semblait qu’il y eût trois épées en l’air, et Vandil ne savait de