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la saga de nial

après lui. Il le permettra et dira la citation lui-même. Tu répéteras après lui et cette fois tu diras bien, et tu demanderas à Hrut si c’était bien dit. Il dira qu’il n’y a pas moyen de déclarer cela nul. Alors tu diras tout haut, de manière que tes compagnons puissent l’entendre : « Je te cite donc en justice au nom d’Unn fille de Mörd, qui a remis sa cause entre mes mains. »

Dès que les hommes se seront endormis, vous vous lèverez sans bruit, vous sortirez et vous irez dans la prairie seller les chevaux gras. Vous monterez dessus et vous laisserez là les autres. Vous monterez sur la montagne, au-dessus des pâturages et vous y resterez trois nuits ; car on vous cherchera bien aussi longtemps que cela. Ensuite vous retournerez chez vous, dans le Sud : vous chevaucherez la nuit et vous dormirez le jour. Pour nous, nous irons au ting, et nous t’aiderons à poursuivre l’affaire. »

Gunnar le remercia et s’en retourna chez lui.

XXIII

Gunnar partit de chez lui à deux nuits de là, et deux hommes avec lui. Ils arrivèrent en chevauchant jusqu’à Blaskogaheidi. Là des hommes à cheval vinrent à leur rencontre, et demandèrent qui était ce grand homme qui se laissait si peu voir. Ses compagnons dirent que c’était le grand Kaupahjedin. Ils répondirent : « Il n’y a rien de pire à attendre après lui, là où il a passé d’abord ». Hjedin fit mine de se jeter sur eux ; pourtant chacun passa son chemin.

Gunnar fit en toutes choses comme on lui avait dit ; il passa la nuit à Höskulstad, puis il partit de là, descendant la vallée, et vint au domaine qui est le plus proche de Hrutstad. Là il offrit sa marchandise et vendit trois outils de forgeron. Le maître du domaine s’aperçut que la marchandise n’était pas bonne, et lui dit qu’il l’avait trompé. Alors Hjedin se jeta sur lui. Cela fut dit à Hrut ; et il envoya aussitôt