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la saga de nial

Il arriva un certain automne que les gens avaient de la peine à rentrer le bétail, et il manqua à Glum plusieurs moutons, Glum dit à Thjostolf : « Va dans la montagne avec mes gens, et voyez si vous trouverez quelqu’une de mes bêtes ». — « Ce n’est pas mon affaire de conduire des troupeaux, dit Thjostolf ; et je ne veux pas marcher derrière les esclaves. Vas-y toi-même, et j’irai avec toi ». Là dessus ils se dirent beaucoup d’injures.

Halgerd était assise dehors, et le temps était beau. Glum vint à elle et lui dit : « Nous avons eu de mauvaises paroles, Thjostolf et moi, et nous ne pouvons plus vivre ensemble à présent » et il lui dit tout ce qui s’était passé. Halgerd parla pour Thjostolf, et ils finirent par se dire des injures. Glum la frappa avec la main en disant : « Je ne discuterai pas plus longtemps avec toi » et là dessus il s’en alla.

Elle l’aimait beaucoup, et elle se mit à pleurer très fort, et elle ne pouvait se calmer. Thjostolf vint la trouver et lui dit : « On te traite mal, et il ne faut pas que cela arrive souvent ». — « Tu n’as pas à me venger, dit-elle, ni à te mêler de ce qui se passe entre nous ». Il s’en alla, et il ricanait.

XVII

Glum appela des hommes pour aller avec lui chercher ses bêtes, et Thjostolf s’apprêta à partir aussi. Ils prirent au sud, et remontèrent le Reykjardal jusqu’à Baugagil, et plus haut jusqu’au Tverfell. Là ils se séparèrent. Les uns s’en allèrent dans le Skorradal ; les autres, Glum les envoya au sud, dans la montagne de Sulna. Et ils trouvèrent tous beaucoup de moutons. Il arriva ainsi qu’ils furent tous deux seuls, Glum et Thjostolf. Ils s’en allèrent au sud du Tverfell et trouvèrent là des moutons sauvages qu’ils chassèrent vers la montagne. Mais les bêtes se