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la saga de nial

n’étaient pas mariées et lui demanda s’il voulait en avoir quelqu’une : « Et j’irai, dit-il, avec toi, faire la demande. » Glum répondit : « Je n’en veux pas une de celles-là. » — « Nomme donc celle que tu veux, » dit Thorarin. Glum répondit : « Si tu veux le savoir, elle s’appelle Halgerd, et c’est la fille d’Höskuld, des vallées de l’Ouest. » — « Tu feras donc mentir le dicton, répondit Thorarin, et l’expérience des autres ne t’aura pas rendu sage. Elle a été mariée à un homme, et elle l’a fait tuer. » Glum dit : « Peut-être qu’elle n’aura pas si mauvaise chance une seconde fois ; et je suis sûr qu’elle ne me fera pas tuer. Mais si tu veux me faire un honneur, viens avec moi la demander en mariage. » Thorarin dit : « Il ne sert à rien de te résister : ce qui doit arriver arrivera. »

Souvent Glum reparla de ceci à Thorarin, et toujours Thorarin traînait en longueur. À la fin pourtant, les choses en vinrent à ce point qu’ils rassemblèrent des hommes et s’en allèrent à l’Ouest, au nombre de vingt, vers les vallées. Ils arrivèrent à Höskuldstad, et Höskuld les reçut bien. Et ils y passèrent la nuit.

Le matin de bonne heure, Höskuld envoya chercher Hrut, et Hrut vint aussitôt. Höskuld était dehors à l’attendre, quand il entra dans l’enclos. Höskuld dit à Hrut quels gens étaient venus. « Que peuvent-ils vouloir ? » dit Hrut. — « Ils ne m’ont pas encore fait de message » dit Höskuld. « Pourtant ils en ont un à te faire, dit Hrut. Ils viennent demander Halgerd en mariage. Que répondras-tu ? » — « Que t’en semble ? » dit Höskuld. — « Il faut que tu donnes une bonne réponse, mais que tu dises aussi le bien et le mal sur son compte » dit Hrut.

Pendant que les deux frères parlaient, les hôtes sortirent. Höskuld et Hrut allèrent à leur rencontre. Hrut fit beaucoup d’amitiés à Thorarin et à son frère. Après quoi ils commencèrent à parler ensemble. Thorarin dit : « Je suis venu ici avec mon frère Glum,