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la saga de nial

bles qu’il fut longtemps avant de pouvoir chanter sa messe.

Aux Orkneys, voici ce qui arriva. Il sembla à Harek qu’il voyait le jarl Sigurd, et quelques autres avec lui. Harek monta à cheval, et vint à la rencontre du jarl. Des gens les virent se joindre, et s’en aller derrière une colline. Depuis on ne les revit plus, et jamais on ne put trouver aucune trace d’Harek.

Aux îles du Sud, le jarl Gilli rêva qu’un homme venait à lui. Cet homme se nommait Herfinn, et dit qu’il arrivait d’Irlande. Le jarl lui demanda des nouvelles de là-bas. Et l’homme chanta :

« J’étais là, quand les guerriers ont livré bataille, quand les épées ont retenti sur la côte d’Irlande. Là-bas, quand les boucliers se sont choqués, un grand bruit s’est fait entendre, le bruit du fer qui résonnait sur les casques. Rude a été le combat. Sigurd est tombé au plus fort de la mêlée. Le sang a coulé de mainte blessure. Brjan est mort, et pourtant vainqueur. »

Flosi et le jarl parlèrent ensemble, longtemps, de ce songe. Une semaine après, Hrafn le rouge arriva, qui leur dit toutes les nouvelles de la bataille du roi Brjan : la mort du roi et du jarl Sigurd, celle de Brodir et des autres pirates. « Et que me diras-tu de mes hommes ? » dit Flosi. « Ils ont été tués, tous, dit Hrafn ; mais Thorstein ton beau-frère, a reçu la paix de Kerthjalfad, et il est maintenant auprès de lui. Halldor, fils de Gudmund, est mort. »

Flosi dit au jarl qu’il voulait partir : « Car j’ai, dit-il à accomplir mon pèlerinage. » Le jarl lui dit qu’il ferait comme il voudrait : il lui donna un vaisseau, beaucoup d’argent, et tout ce dont il avait besoin. Ils firent voile vers le Bretland et s’y arrêtèrent quelque temps.

CLVIII

Kari fils de Sölmund pria Skeggi, son hôte, de lui faire avoir un vaisseau. Skeggi donna à Kari un vais-