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la saga de nial

que les mauvaises langues pouvaient dire que j’ai pris la fuite par manque de courage, si je te laissais là. La seconde, c’est que je sais bien quelle capture je serais pour eux. Ils se mettraient deux ou trois à ma poursuite, et je ne t’aurais ni servi ni aidé en rien. J’aime bien mieux rester près de toi, et me défendre tant que je pourrai. »

Ils n’avaient pas attendu longtemps, que des chevaux chargés débouchèrent sur le marais ; trois hommes les conduisaient. « Ils ne nous voient pas » dit Kari. « Laissons les passer » dit Björn. Les hommes passèrent sans les voir.

Et voici que les six autres arrivèrent au galop. Ils sautèrent tous à terre, et vinrent droit à Kari et à Björn. Glum fils d’Hildir fut le premier. Il pointa sa lance sur Kari. Kari tourna sur ses talons ; Glum le manqua, et sa lance s’enfonça dans le rocher. Björn le vit, et frappant sur la lance, la brisa à la hampe. Alors Kari brandissant son épée de côté frappa Glum à la jambe. Il l’emporta tout entière à la hauteur de la cuisse, Glum mourut sur le coup.

À ce moment, coururent à Kari les deux fils de Thorbrand, Vjebrand et Asbrand. Kari vint à Vjebrand et lui passa son épée au travers du corps. Après quoi il emporta d’un coup les deux jambes d’Asbrand. Au même instant, Kari et Björn furent blessés tous deux. Alors Ketil de Mörk courut à Kari, la lance en avant. Kari sauta en l’air, et la lance s’enfonça dans le sol. Kari retomba sur la hampe, et la brisa. Puis il saisit Ketil à bras-le-corps. Björn accourut : il voulait le tuer. « Laisse-le, dit Kari. Je veux faire grâce à Ketil. Et quand j’aurais encore, Ketil, ta vie en mon pouvoir, je ne te tuerai jamais. » Ketil ne répondit rien. Il s’en alla rejoindre ses compagnons, et dit la nouvelle à ceux qui ne la savaient pas encore. On la répéta aux chefs du district. Et les chefs rassemblèrent une armée nombreuse. Ils remontèrent le long de toutes les rivières, et s’enfon-