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la saga de nial

prête à donner à Kari sa nourriture, et aussi toute autre chose qui pourra être pour son bien. Mais toi, Kari, ne te fie pas trop à la bravoure de Björn, car j’ai peur qu’il ne fasse autrement qu’il ne dit. » — « Ce n’est pas la première fois que tu m’injuries, dit Björn, mais je sais bien, malgré tout, que je ne reculerai jamais devant personne. La preuve, c’est qu’il y en a peu qui me cherchent querelle, car ils n’oseraient. »

Kari resta caché là quelque temps, et peu de gens vinrent à le savoir. On croyait qu’il était allé dans le pays du Nord, chez Gudmund le puissant ; car Kari avait fait dire par Björn à ses voisins qu’il l’avait rencontré sur le chemin, remontant vers le Godaland, pour aller de là, vers le Nord, à Gasasand, et de là chez Gudmund le puissant, à Mödruvöll. Et ce bruit se répandit dans tout le pays.

CXLIX

Il faut revenir à Flosi. Il dit aux hommes de l’incendie, ses compagnons : « Il n’est pas bon que nous restions tranquilles plus longtemps. Il nous faut penser à notre voyage, et aux amendes à payer, afin de remplir en vaillants hommes les conditions de la paix que nous avons faite. Il nous faut aussi trouver un vaisseau dans un endroit qui nous convienne. » Les autres le prièrent de s’en occuper, Flosi reprit : « Il faut nous en aller dans l’Est, jusqu’au Hornafjord ; il y a là un vaisseau à l’ancre, qui est à Eyjolf Nef, un homme de Thrandheim. Il est venu ici prendre femme, mais il n’arrivera pas à faire son mariage s’il ne s’établit pas dans le pays. Nous lui achèterons son vaisseau ; nous avons peu de fret, mais beaucoup de monde. Le vaisseau est grand, et nous tiendra tous. » Et ils n’en dirent pas plus long.

À quelque temps de là, ils partirent pour le pays de l’Est, et vinrent sans s’arrêter à Bjarnanes, sur le