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la saga de nial

J’entends aussi ne pas réclamer d’argent à chacun de mes adversaires en particulier ; mais je veux, Flosi, que tu me répondes de la somme entière, et que tu réclames ensuite leur part à tes compagnons. Je veux encore que la sentence rendue au ting au sujet de l’incendie soit exécutée de point en point, et que Flosi me paie sa tierce part en monnaie sans entaille. » Flosi consentit à tout, sur le champ. Thorgeir n’abandonna ni l’exil de Flosi, ni le bannissement moindre pour les autres.

Alors Flosi et Hal s’en retournèrent chez eux, dans l’Est. « Garde bien cette paix, dit Hal à Flosi, et remplis-en les conditions : ton départ pour l’étranger, ton pèlerinage à Rome, et les amendes à payer. Et on dira que tu es un vaillant homme, si grand que soit le méfait que tu as commis, quand tu auras accompli de point en point tout ce que tu as promis de faire. » Flosi dit qu’ainsi ferait-il. Et Hal s’en retourna chez lui, dans l’Est. Mais Flosi rentra à Svinafell, et il resta chez lui quelque temps.

CXLVIII

Thorgeir Skorargeir retourna chez lui au sortir de l’entrevue. Kari lui demanda si la paix était faite. Thorgeir dit qu’elle était faite et conclue. Et Kari alla chercher son cheval pour s’en aller. « Tu n’as pas besoin de partir, dit Thorgeir ; il a été convenu, dans la paix que nous avons faite, que tu aurais toujours le droit de rester ici, aussi longtemps que tu voudrais. » — « Cela ne sera pas, cousin, répondit Kari ; dès que j’aurais tué quelqu’un, ils diraient tous que tu es de moitié avec moi, et je ne veux pas de cela. Mais je te demanderai une chose, c’est de consentir à ce que je remette entre tes mains mes biens et ceux de ma femme, Helga fille de Njal, et aussi ceux de mes filles. De la sorte, mes ennemis ne pourront pas s’en emparer. » Thorgeir dit qu’il ferait comme Kari voulait, et