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la saga de nial

CXLVII

Hal de Sida et son fils Kol se mirent en route vers l’Ouest. Ils étaient six en tout. Ils traversèrent la plaine de Lomagnup, puis les bruyères d’Arnarstak, et vinrent, sans s’être arrêtés, dans le Mydal. Là ils demandèrent si Thorgeir était chez lui à Holt. On leur dit qu’il y était. Les gens demandèrent à Hal où il allait. Il dit qu’il allait à Holt. Et les gens furent d’avis qu’il y allait sans doute pour le bon motif. Hal resta là quelque temps, et ses hommes firent manger leurs chevaux ; après quoi, ils se remirent en selle et arrivèrent à Solheima vers le soir ; ils y passèrent la nuit. Le jour d’après ils vinrent à Holt.

Thorgeir était dehors, Kari aussi, et leurs hommes ; car ils savaient la venue de Hal. Hal était couvert d’un manteau bleu, et il avait à la main une petite hache incrustée d’argent. Quand il entra dans l’enclos avec ses hommes, Thorgeir vint à leur rencontre ; il l’aida à descendre de cheval, et Kari et lui le baisèrent tous deux ; le mettant entre eux deux, ils le conduisirent dans la salle, le firent asseoir sur un siège élevé, au milieu du banc du fond, et lui demandèrent de leur dire les nouvelles. Il passa la nuit là.

Le lendemain matin, Hal entra en conversation avec Thorgeir, et lui demanda s’il voulait faire la paix ; il lui dit quelle sorte de paix les autres lui offraient, et il lui parla avec beaucoup de bonnes paroles et de bon vouloir. « Tu dois savoir, répondit Thorgeir, que je n’ai pas voulu faire de paix avec les hommes de l’incendie. » — « C’était tout autre chose alors, dit Hal vous étiez encore dans la chaleur du combat. Et vous avez tué, vous aussi, bien du monde depuis. » — « Oui, cela doit vous sembler suffisant, dit Thorgeir ; mais quelle sorte de paix offrez-vous à Kari ? » — « Nous lui offrirons une paix honorable pour lui, dit Hal, s’il veut bien l’accepter. »

Kari prit la parole : « Je t’en prie, dit-il, ami Thor-