Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/337

Cette page a été validée par deux contributeurs.
317
la saga de nial

Et les gens se remirent à rire, plus fort que jamais.

Hal de Sida reprit la parole : « Chacun sait, dit-il, quelle perte j’ai subie par la mort de mon fils Ljot. Beaucoup seront d’avis qu’il mérite la plus grosse amende parmi ceux qui ont été tués ici. Et pourtant voici ce que je vais faire pour arriver à un arrangement : je consens à ce qu’il ne soit pas payé d’amende pour mon fils, et à promettre néanmoins paix et fidélité à ceux qui furent mes adversaires. Je te prie donc toi, Snorri le Godi, et vous autres, les meilleurs de nos chefs, de vous employer à faire la paix entre nous. » Après cela Hal s’assit, et il se fit une grande rumeur au sujet de ses paroles ; on les trouvait bonnes et chacun louait son bon vouloir.

Alors Snorri le Godi se leva, et fit un long et beau discours. Il pria Asgrim et Gissur, et les autres qui menaient cette affaire, de vouloir bien faire la paix.

Asgrim répondit : « Le jour où Flosi est entré chez moi avec sa troupe, je m’étais promis que je ne ferais jamais de paix avec lui. Pourtant, Snorri, j’y consens, pour l’amour de toi, et de nos autres amis. » Thorleif Krak et Thorgrim le grand parlèrent de même, et dirent qu’ils feraient la paix ; et ils pressèrent fort leur frère Thorgeir Skorargeir de la faire aussi. Mais il s’en défendait, et disait qu’il ne se séparerait jamais de Kari. « C’est donc à Flosi de décider, dit Gissur le blanc, s’il veut faire une paix qui soit telle que quelques-uns resteront en dehors. » Flosi dit qu’il voulait bien : « Moins j’aurai, dit-il, de braves hommes contre moi, et mieux cela vaudra. »

Gudmund le puissant prit la parole : « Je propose, pour ma part, dit-il, d’entrer en arrangement pour les meurtres commis au ting, à la condition que les poursuites au sujet de l’incendie ne seront pas réduites à néant. » Gissur le blanc et Hjalti fils de Skeggi, Asgrim fils d’Ellidagrim et Mörd fils de Valgard parlèrent dans le même sens. On entra donc en arran-