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la saga de nial
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y en eut encore beaucoup d’autres qui n’ont pas été rapportés.

Flosi avait dit à ses hommes de s’en aller vers l’Almannagja, pour s’y fortifier, s’ils étaient repoussés ; car là, on ne pouvait les attaquer que d’un côté. Mais la troupe que menaient Hal de Sida et son fils Ljot s’était retirée avant l’attaque d’Asgrim et de son fils Thorhal. Ils s’en allaient vers l’est, descendant l’Öxara. Hal dit : « Ce sera trop grand dommage si tous les gens qui sont au ting viennent à se battre. J’ai envie, Ljot mon fils, de chercher de l’aide pour les séparer, quoiqu’il soit probable que plus d’un nous en fera reproche. Attends-moi au bout du pont. Moi j’irai vers les huttes et je demanderai du secours. » Ljot répondit : « Si je vois que Flosi et les siens ont besoin de nos hommes j’irai les retrouver au plus vite. » « Tu feras comme tu voudras, dit Hal ; pourtant je te prie de m’attendre ici. »

À ce moment la panique se met dans la troupe de Flosi, et ils prennent tous la fuite vers l’est, traversant l’Öxara. Asgrim et les siens, et Gissur le blanc, les poursuivaient, et toute l’armée. Flosi et ses gens descendaient, entre les huttes de Virkir et celles de Hlad. C’était là que Snorri le Godi avait rangé sa troupe en bataille, si serrée qu’il n’y avait pas moyen de passer. « Où courez-vous si vite ? cria Snorri à Flosi ; et qui donc vous poursuit ? » Flosi répondit : « Si tu me demandes cela, ce n’est pas faute de le savoir, mais pourquoi veux-tu nous empêcher de nous défendre dans l’Almannagja ? » « Ce n’est pas moi qui vous en empêche, dit Snorri, mais je sais qui c’est, et je te le dirai si tu veux : c’est Thorvald Kroppinskeg, et Kol. » Ceux dont il parlait étaient morts tous les deux, et ils avaient été les plus grands malfaiteurs parmi les gens de Flosi.

Alors Snorri dit à ses hommes : « Frappez d’estoc et de taille, et faites en sorte de les chasser d’ici. Ils ne tiendront pas longtemps, si les autres arrivent,