Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/315

Cette page a été validée par deux contributeurs.
295
la saga de nial

produits également, les voisins du lieu du meurtre invités à prendre place, Flosi sommé d’avoir à reprocher leur déclaration. Je prends ces hommes à témoins de tous ces préliminaires déjà accomplis, et encore de ceci, que je ne veux pas être réputé avoir abandonné la cause, si je quitte le tribunal pour apporter des preuves, ou pour tout autre motif. »

Alors Flosi et les siens allèrent à l’endroit où les voisins du lieu du meurtre étaient assis. Flosi dit : « Les fils de Sigfus doivent savoir si ces voisins du lieu du meurtre, qui ont été cités ici, l’ont été légalement. » Ketil de Mörk répondit : « Il y en a un parmi eux, qui a tenu Mörd fils de Valgard sur les fonts du baptême ; il y en a un autre qui est son parent au troisième degré. » Et ils comptèrent les degrés de parenté, et confirmèrent leur dire par serment. Eyjolf prit des témoins, et constata que la déclaration des voisins était suspendue jusqu’à ce qu’on eût fini de les reprocher. Il prit des témoins une seconde fois : « Vous m’êtes témoins, dit-il, que je récuse ces deux hommes, et les ôte du nombre de ceux qui ont à faire la déclaration (et il les nomma par leur nom, et le nom de leurs pères) pour cette cause, que l’un est parent de Mörd au troisième degré, et l’autre son compère, à raison de quoi la loi me permet de les récuser. Vous êtes, selon la loi, incapables de prendre part à la déclaration ; car vous voici récusés par un moyen légal. Je vous récuse donc, d’après la coutume de l’Alting et la loi du pays. Je vous récuse en vertu de la délégation de Flosi, fils de Thord. »

Alors tout le peuple éleva la voix, pour dire que la cause de Mörd était réduite à néant. Et tous étaient d’avis que la défense valait mieux que l’accusation.

Asgrim dit à Mörd : « Ils ne sont pas encore venus à bout de nous, quoiqu’il leur semble qu’ils avancent vite. Envoyons dire ceci à Thorhal mon fils, et sachons quel conseil il nous donnera. »

On envoya à Thorhal un homme sûr, qui lui dit