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la saga de nial

vant le cinquième tribunal, s’ils ont porté plainte devant un autre tribunal que celui qu’il fallait. Et nous pourrons reprendre l’affaire, mais nous ne ferons cela que comme dernière ressource. »

— « Je crois, dit Flosi, que nous voici bien payés de notre anneau. » « Je n’en sais rien, dit Eyjolf, mais je veux vous conseiller si bien, que les gens soient forcés de dire qu’on ne saurait mieux faire. Et maintenant, envoie chercher Askel. Il faut aussi que Thorgeir vienne te trouver tout de suite, et un homme avec lui. »

Peu après, Thorgeir arriva, et Flosi lui transmit son siège de Godi. Puis Askel vint à son tour. Flosi déclara qu’il se rangeait parmi ceux qui le suivaient au ting. Ceci resta entre eux, et ne vint à la connaissance de personne.

CXLII

Le temps se passe et on vient au moment où les affaires doivent être jugées.

Des deux côtés, ils firent leurs préparatifs et s’armèrent. Ils avaient mis les uns et les autres des marques de ralliement à leurs casques.

Thorhal, fils d’Asgrim, lui dit : « Prenez garde d’aller trop vite, mon père, mais faites en toutes choses selon la loi. S’il survient quelque difficulté, faites-le moi savoir au plus vite, et je viendrai vous aider de mes conseils. » Asgrim et les siens le regardèrent. Son visage était rouge comme du sang, et de grosses gouttes, comme de la grêle, sortaient de ses yeux. Il se fit apporter sa lance, que Skarphjedin lui avait donnée ; c’était le joyau le plus précieux qu’on pût voir.

Comme ils s’en allaient, Asgrim dit : « Mon fils Thorhal n’était pas à son aise quand nous l’avons laissé dans la hutte. Je ne sais ce qu’il médite de faire. Mais nous, allons trouver Mörd fils de Valgard, et ne pensons plus à rien d’autre ; car c’est plus