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la saga de nial

d’engager le combat. » Alors ils sortirent tous, et retournèrent à leurs huttes. Et ceci ne fut su que de très peu de gens. Le ting suivait son cours.

CXLI

Il arriva un jour que les hommes vinrent au tertre de la loi. Voici comme étaient placés les chefs : Asgrim fils d’Ellidagrim et Gissur le blanc, Gudmund le puissant et Snorri le godi étaient en haut, tout contre le tertre, et ceux des fjords de l’est se tenaient en bas, Mörd fils de Valgard était à côté de Gissur le blanc, son beau-père. Mörd était le plus beau parleur qu’il y eût au monde. Gissur prit la parole, et dit que Mörd allait porter plainte dans l’affaire de meurtre, et il l’engagea à parler haut pour que tous pussent l’entendre.

Mörd prit des témoins : « Vous m’êtes témoins, dit-il, que je dénonce comme qualifiée par la loi l’attaque de Flosi fils de Thord sur Helgi fils de Njal, attaque commise sur le lieu même où Flosi fils de Thord a fait à Helgi une blessure soit à la tête, soit à la poitrine, soit aux membres inférieurs, blessure qui s’est trouvée être mortelle, et au moyen de laquelle Helgi a reçu la mort. Je dis que pour cette action il mérite d’être proscrit, réduit à vivre dans les bois, qu’il doit être défendu à tout homme de le nourrir, de le transporter, de l’aider en nulle manière. Je dis que tous ses biens doivent être confisqués, moitié pour moi, moitié pour les juges du tribunal de district qui ont droit, selon la loi, sur les biens saisis. Je porte plainte, pour ce meurtre, devant le tribunal de district de qui ressort l’affaire, d’après la loi. Je porte plainte selon la loi. Je porte plainte de manière à être entendu de tous, au tertre de la loi. Je cite Flosi fils de Thord en justice cet été même, et je demande que la peine de la proscription lui soit ap-