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la saga de nial

allons faire, dit Asgrim ; mais nous te prierons de venir avec nous. » Gissur dit qu’il voulait bien.

Gissur choisit pour venir avec lui tous les hommes les plus sages de leur troupe. Il y avait là Hjalti fils de Skeggi, Asgrim, et Kari, et Thorgeir Skorargeir. « Nous irons d’abord, dit Gissur, chez Skapti fils de Thorod. » Et ils allèrent à la hutte de ceux d’Ölfus. Gissur le blanc marchait le premier, puis Hjalti, puis Kari, puis Asgrim, puis Thorgeir Skorargeir, puis ses frères. Ils entrèrent dans la hutte. Skapti était assis sur le banc du milieu. Dès qu’il vit Gissur le blanc il se leva pour venir à sa rencontre, lui souhaita la bienvenue, à lui et à tous les autres, et le pria de s’asseoir près de lui. Gissur le fit. Puis il dit à Asgrim : « Parle le premier, et demande son aide à Skapti ; j’ajouterai ce qui me semblera bon. »

Asgrim dit : « Nous sommes venus ici, Skapti, te demander aide et secours. » Skapti répondit : « Vous avez bien vu la dernière fois qu’on ne venait pas à bout de moi, quand je n’ai pas voulu me charger de vos embarras. » « Cette fois c’est autre chose, dit Gissur. Il s’agit de porter plainte pour la mort de Njal, et de Bergthora son épouse, qui ont été brûlés dans leur maison, sans l’avoir mérité, et aussi pour la mort des trois fils de Njal, et de maints autres braves hommes. Tu ne feras jamais pareille chose, de refuser ton aide à des hommes qui te la demandent, et qui sont tes parents et tes alliés. »

— « Skarphjedin m’a dit un jour, répondit Skapti, que j’avais enduit ma tête de goudron, et que j’avais levé une bande de gazon pour me cacher dessous. Il a dit aussi que j’avais si grande peur, que Thorolf fils de Lopt, d’Eyra, m’avait caché sur son vaisseau, parmi ses sacs de farine, et m’avait amené de la sorte en Islande ; ce jour-là j’ai résolu de ne jamais porter plainte pour sa mort. » « Il ne faut plus penser à ces choses, dit Gissur, celui qui a dit cela est mort. Tu me donneras bien ton aide, à moi, si tu ne veux