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la saga de nial

Snorri prit le bras d’Eyjolf, releva sa manche, et vit qu’il avait un large anneau d’or. « As-tu acheté cet anneau, ou te l’a-t-on donné ? » dit Snorri. Eyjolf ne trouvait rien à dire, et se taisait. — « Je vois bien, dit Snorri, que c’est un présent qu’on t’a fait. Puisse cet anneau ne pas te coûter la vie. » Eyjolf sauta de son siège et s’en alla, sans dire un mot. En le voyant se lever en telle hâte Snorri dit : « Je crois qu’avant que ce ting n’ait pris fin, tu sauras quel cadeau tu as accepté là. » Et Eyjolf s’en retourna dans sa hutte.

CXXXIX

Il faut revenir à Asgrim fils d’Ellidagrim. Ils se réunirent, lui et Kari fils de Sölmund, et aussi Gissur le blanc, et Hjalti fils de Skeggi, et Thorgeir Skorargeir, et Mörd fils de Valgard. Asgrim prit la parole : « Nous n’avons pas besoin, dit-il, de nous parler à part, car il n’y a ici que des hommes qui ont confiance les uns dans les autres. Je vous demande maintenant si vous savez quelque chose des desseins de Flosi. Car il faut, je crois, que nous aussi nous décidions ce que nous allons faire. »

Gissur le blanc répondit : « Snorri le Godi m’a envoyé dire que Flosi avait reçu des renforts nombreux des pays du Nord ; et aussi qu’Eyjolf fils de Bölverk, son parent, avait accepté de quelqu’un un anneau d’or, et qu’il s’en cachait. Snorri dit qu’à ce qu’il croit ils ont décidé Eyjolf à présenter des moyens de défense dans leur affaire, et que l’anneau lui a été donné pour cela. » Ils furent tous d’avis qu’il devait en être ainsi.

Gissur reprit : « Voici mon gendre Mörd fils de Valgard, qui s’est chargé de la partie de l’affaire la plus dangereuse, de l’avis de tous ; la poursuite contre Flosi. Je viens vous prier maintenant de vous partager le reste ; car il sera bientôt temps de porter plainte au tertre de la loi. Il faut aussi que nous allions chercher du secours. » « C’est ce que nous