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la saga de nial

seoir entre lui et Bjarni : « L’arbre ne tombe pas du premier coup, mon ami, lui dit-il ; assieds-toi près de nous d’abord. » Flosi ôta de son bras un anneau d’or, et dit : « Je veux te donner cet anneau, Eyjolf, en retour de ton amitié et de ton aide, et par là, je te montrerai que je ne me moque pas de toi. Tu feras bien d’accepter cet anneau, car il n’y a nul homme ici au ting, à qui j’aie fait jamais un présent semblable. » L’anneau était si beau, si large et si bien travaillé, qu’il valait bien douze cents aunes de drap. Halbjörn le passa au bras d’Eyjolf. « Je crois, dit Eyjolf, que je vais accepter cet anneau, puisque tu agis si bien avec moi. Tu peux compter que je me chargerai de trouver des moyens de défense, et de faire tout ce qu’il faudra. » « Vous vous êtes bien conduits tous les deux, dit Bjarni ; et nous voici, Halbjörn et moi, tout trouvés pour être témoins qu’Eyjolf s’est chargé de l’affaire. »

Alors Eyjolf se leva, Flosi aussi, et ils se donnèrent la main. Eyjolf prit sur lui, des mains de Flosi, toute la conduite de la défense, et de tout nouveau procès qui pourrait résulter des moyens présentés ; car il arrive souvent que la défense dans une cause devient poursuite dans une autre. Il se chargea de même de toutes les preuves à présenter dans cette affaire, soit devant le tribunal de district, soit devant le cinquième tribunal. Flosi lui délégua ses droits selon la loi, et Eyjolf les accepta selon la loi.

Alors Eyjolf dit à Flosi et à Bjarni : « Voici que je me suis chargé de l’affaire, comme vous m’en aviez prié. Mais je veux que pour l’instant vous teniez ceci caché. Si l’affaire vient devant le cinquième tribunal, gardez-vous bien de dire que vous m’avez fait un présent pour avoir mon secours. »

Alors Flosi se leva, et aussi Bjarni, et les autres. Flosi et Bjarni retournèrent chacun dans sa hutte. Mais Eyjolf vint à la hutte de Snorri le godi, et il s’assit à côté de lui. Ils parlèrent de bien des choses.