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la saga de nial

le district de Biskupstunga. Là ils attendirent Asgrim fils d’Ellidagrim. Il vint se joindre à eux, et on fit route vers l’ouest, passant par la Bruara.

Asgrim leur dit ce qui s’était passé entre lui et Flosi. « J’espère, dit Thorgeir, que nous pourrons éprouver leur courage, avant que le ting n’ait pris fin. » Et ils continuèrent à marcher jusqu’à Beitivöll. Là, Gissur vint les joindre, avec beaucoup de monde. Et ils parlèrent longtemps tous ensemble.

Enfin ils arrivèrent à la plaine d’en haut : là, ils mirent tout leur monde en bataille, et descendirent ainsi vers le ting. Flosi et ses gens coururent aux armes, et peu s’en fallut qu’on n’en vint à combattre. Mais Asgrim et les siens ne s’y laissèrent pas amener, et vinrent tout droit à leurs huttes. Le jour se passa tranquillement, sans qu’ils eussent affaire les uns aux autres. Il était venu des chefs de tous les pays, et de mémoire d’homme on n’avait vu un ting aussi nombreux.

CXXXVIII

Il y avait un homme nommé Eyjolf. Il était fils de Bölverk, fils d’Eyjolf le rusé, de l’Otradal, fils de Thord Gellir, fils d’Oleif Feilar. La mère d’Eyjolf le rusé était Hrodny, fille de Skeggi, du Midfjord, fils de Skinabjörn, fils de Skutadarskeggi.

Eyjolf fils de Bölverk était un homme de grande importance, et fort instruit dans la loi. Il fut le troisième parmi les meilleurs hommes de loi de l’Islande. C’était l’homme le plus beau de visage qu’on pût voir. Il était grand et fort, et il avait tout ce qui fait les grands chefs, mais il était avare, comme tous ceux de sa famille.

Un jour, Flosi vint à la hutte de Bjarni fils de Brodhelgi. Bjarni le reçut à bras ouverts, et le fit asseoir à côté de lui. Ils parlèrent de bien des choses. Flosi dit à Bjarni : « Que me conseilles-tu de faire à présent ? » « Il est difficile, répondit Bjarni, de donner