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la saga de nial

répondit rien. Ils sortirent, lui et ses hommes, remontèrent à cheval, et s’éloignèrent.

Ils chevauchèrent sans s’arrêter jusqu’à Laugarvatn, où ils passèrent la nuit. Le lendemain ils allèrent à Beitivöll, où ils firent halte. Là, quantité de gens vinrent les rejoindre. Hal de Sida en était, et tous les autres des fjords de l’est. Flosi les accueillit avec beaucoup de joie. Il leur conta son voyage et sa rencontre avec Asgrim. Beaucoup approuvèrent, et dirent que c’était agir hardiment. Mais Hal dit : « Je ne suis pas du même avis que vous ; et il me semble que c’était une idée peu sensée. Ils se souvenaient bien assez des offenses qu’on leur a faites, sans qu’il fût besoin de les leur rappeler. Ceux-là n’ont que du mal à attendre, qui excitent les autres si rudement. » Et Hal laissait bien voir qu’il trouvait qu’on était allé trop loin.

Ils partirent tous ensemble et marchèrent sans s’arrêter jusqu’à la plaine d’en haut. Là ils mirent leur monde en bataille et descendirent au ting. Flosi avait fait dresser d’avance les huttes de ceux de Byrgir ; les gens des fjords de l’est s’en allèrent vers les leurs.

CXXXVII

Il nous faut parler maintenant de Thorgeir Skorargeir. Il partit du pays de l’est avec une troupe nombreuse. Ses frères, Thorleif Krak et Thorgrim le grand, étaient avec lui. Ils chevauchèrent sans s’arrêter jusqu’à Hof, chez Mörd fils de Valgard ; et ils attendirent là qu’il fût prêt à partir. Mörd avait rassemblé tous les hommes en état de porter les armes, et il avait l’air d’un homme qui ne craint nulle chose. Ils se mirent en route, et passant la rivière, vinrent dans le pays de l’ouest. Là on attendit Hjalti fils de Skeggi. Il n’y avait pas longtemps qu’ils attendaient, quand il arriva. Ils l’accueillirent avec joie et ils marchèrent tous ensemble jusqu’à Reykja, dans