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la saga de nial

Voici le moment venu où les hommes s’en vont au ting. Asgrim dit à Kari : « Tu vas partir pour être au ting dès le commencement, et tu dresseras nos huttes : mon fils Thorhal ira avec toi ; traite le bien, et prends grand soin de lui, car il est infirme : mais nous aurons besoin de lui à ce ting. Je vous donnerai vingt hommes pour vous accompagner. » Et on fit les préparatifs du départ. Après quoi ils partirent pour le ting, dressèrent les huttes, et préparèrent toutes choses.

CXXXVI

Flosi se mit en marche, quittant le pays de l’est, avec les cent hommes qui étaient à l’incendie. Ils chevauchèrent sans s’arrêter jusqu’au Fljotshlid. Là, les fils de Sigfus allèrent voir leurs domaines, et ils y passèrent tout un jour. Le soir, ils s’en allèrent à l’ouest, passant la Thjorsa, et ils dormirent là cette nuit. Le lendemain de bonne heure ils remontèrent à cheval et reprirent leur route.

Flosi dit à ses hommes : « Il nous faut aller à Tunga, chez Asgrim fils d’Ellidagrim. Nous prendrons notre repas chez lui, et nous rabattrons son orgueil. » Et ils dirent que ce serait bien fait. Ils allèrent donc, et furent vite à Tunga. Asgrim était dehors, et il avait quelques hommes avec lui. Ils virent la troupe qui s’approchait. Les gens d’Asgrim dirent : « Ce doit être Thorgeir Skorargeir. » « Je ne crois pas, dit Asgrim ; ces gens là s’avancent avec des cris et des rires ; mais des parents de Njal, comme Thorgeir, ne riraient pas tant que l’incendie ne sera pas vengé. J’ai une autre idée : il se peut que cela vous semble improbable, mais je crois que c’est Flosi et les autres qui ont brûlé Njal, et j’imagine qu’ils viennent pour nous faire un affront. Il faut que nous rentrions tous. » Et ils firent comme il avait dit.

Asgrim fit balayer la maison, dit qu’on l’ornât de