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la saga de nial

re que vous puissiez m’entendre. Je vous fais sommation en vertu de la délégation de Thorgeir fils de Thorir. »

Alors Mörd dit : « Voici que l’affaire est engagée, comme vous l’avez demandé. Je te prie maintenant, Thorgeir Skorargeir, de venir me trouver quand tu iras au ting. Nous ferons route tous deux ensemble avec nos troupes réunies, et nous nous tiendrons de notre mieux ; mes hommes seront prêts dès le commencement du ting : et je vous serai fidèle en toute chose. » Et ils furent contents de ce qu’il avait dit. Ils s’engagèrent par serment à ne pas se séparer les uns des autres, tant que Kari ne l’aurait pas permis, et à mettre leur vie en jeu les uns pour les autres. Ils se quittèrent en grande amitié, et se donnèrent rendez-vous au ting.

Thorgeir s’en retourna dans l’est. Mais Kari prit à l’ouest, passa la rivière, et vint à Tunga, chez Asgrim. Asgrim le reçut à merveille. Kari lui dit tous les conseils qu’avait donnés Gissur le blanc, et le commencement des poursuites. « J’attendais cela de lui, dit Asgrim ; je savais qu’il se conduirait bien, et c’est ce qu’il a fait. » Et il demanda : « Qu’as-tu appris de Flosi, et du pays de l’est ? » Kari répondit : « Il est allé dans l’est jusqu’au Vapnafjord ; presque tous les chefs lui ont promis leur aide, et viendront avec lui au ting. Il attend aussi du secours de ceux du Reykardal, de Ljosvatn et de l’Öxfjord. » Et ils en parlèrent encore longtemps.

Voici que le temps se passe, et on approche de l’Alting.

Thorhal, fils d’Asgrim prit grand mal à la jambe. Elle enfla si fort au-dessus de la cheville qu’il ne pouvait plus marcher sans un bâton. Thorhal était fort, et de haute taille, noir de cheveux et de visage, prudent dans ses paroles, et pourtant d’humeur vive. Il fut le troisième parmi les grands hommes de loi de l’Islande.