Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/290

Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
la saga de nial

Mörd. Alors Mörd changea tout à coup de sentiment et de langage. Il pria Kari de ne se point mettre en colère, et promit de poursuivre Flosi. Kari lui dit : « Voici que tu t’es chargé de la poursuite ; fais en sorte de la mener à bien, sans crainte ; car ta vie en dépend. » Mörd dit qu’il mettrait tous ses soins à bien mener cette affaire, et à se conduire en vaillant homme.

Après cela, Mörd cita auprès de lui neuf hommes libres. Ils étaient tous les plus proches voisins du lieu du meurtre. Mörd prit Thorgeir par la main, et fit approcher deux témoins : « Vous m’êtes témoins, dit-il, que Thorgeir fils de Thorir me transmet son droit de poursuite contre Flosi fils de Thord, pour le meurtre d’Helgi fils de Njal, et me met à sa place dans toute la procédure qui s’ensuivra. Tu me transmets, Thorgeir, ta cause pour la poursuivre ou pour faire la paix, avec les mêmes droits que si c’était à moi, comme au plus proche, que la vengeance appartînt. Tu me la transmets selon ta loi et je m’en charge selon la loi. »

Une seconde fois, Mörd fit approcher des témoins : « Vous m’êtes témoins, dit-il, que je dénonce comme qualifiée par la loi l’attaque de Flosi, fils de Thord, sur Helgi, fils de Njal, quand il lui a fait, soit à la tête, soit à la poitrine, soit aux membres inférieurs, une blessure qui s’est trouvée être une blessure mortelle, et au moyen de laquelle Helgi a trouvé la mort. Je dénonce cette attaque devant cinq témoins (et il les nomma tous les cinq) ; je la dénonce selon la loi ; je la dénonce en vertu de la délégation de Thorgeir fils de Thorir. »

Encore une fois, il fit approcher des témoins : « Vous m’êtes témoins dit-il, que je dénonce la blessure que Flosi, fils de Thord, a faite à Helgi, soit à la tête, soit à la poitrine, soit aux membres inférieurs, blessure qui s’est trouvée être une blessure mortelle, et au moyen de laquelle Helgi a reçu la mort. Je la dénonce comme