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la saga de nial

De là ils allèrent à Valthjofstad. Là demeurait Sörli fils de Brodhelgi, et frère de Bjorni fils de Brodhelgi. Il avait pour femme Thordis, fille de Gudmund le puissant, de Mödruvöll. Flosi et les siens trouvèrent là un bon accueil. Le lendemain au matin, Flosi fit sa demande à Sörli de venir au ting avec lui, et il lui offrit de l’argent. « Je ne sais ce que je ferai, dit Sörli, tant que je ne saurai pas de quel côté sera Gudmund le puissant, mon beau-père ; je veux être avec lui, là où il sera lui-même. » « Je vois à ta réponse, dit Flosi, que c’est une femme qui commande ici. » Il se leva, et dit à ses gens de prendre leurs manteaux et leurs armes. Ils partirent, et ils n’avaient pas trouvé là de secours.

Ils descendirent le Lagarfljot, et vinrent à travers la plaine, à Njardvik. Là demeuraient deux frères, Thorkel Fulspak et Thorvald. Ils étaient fils de Ketil Thrim, fils de Thidrand le sage, fils de Ketil Thrim, fils de Thorir Thidrand. La mère de Thorkel Fulspak et de Thorvald était Yngvild fille de Thorkel Fulspak. Flosi trouva là un bon accueil. Il conta son affaire aux deux frères, et leur demanda du secours. Et ils refusèrent jusqu’à ce qu’il leur eût donné trois marcs d’argent à chacun. Alors ils promirent de l’aider.

Yngvild leur mère était là, comme ils promirent d’aller au ting. Elle se mit à pleurer. « Pourquoi pleures-tu, mère ? » dit Thorkel. Elle répondit : « J’ai rêvé que Thorvald ton frère avait une casaque rouge, et elle était si étroite qu’il semblait qu’on l’eût cousu dedans. Il avait aussi des pantalons rouges, attachés par des lanières serrées. J’avais de la peine, en le voyant si mal à l’aise, mais je n’y pouvais rien. » Ils se mirent à rire, et dirent que c’étaient là des sottises, et que son bavardage ne les empêcherait pas d’aller au ting. Flosi les remercia fort et partit, s’en allant du côté du Vapnafjord.

Ils vinrent à Hof. Là demeurait Bjorni fils de