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la saga de nial

moi, je fus saisi de frayeur. Et maintenant dis-moi ce que tu penses de mon rêve. » « Je pense, dit Ketil, que tous ceux qu’il a appelés sont voués à la mort. Et mon avis est que nous ne parlions de ce rêve à personne, pour le moment. » Flosi dit qu’ainsi ferait-il.

Voici que l’hiver s’avance, et la fête de Jol est passée. Flosi dit à ses hommes : « Il faut nous en aller maintenant ; car je ne pense pas qu’on nous laisse longtemps tranquilles. Nous allons chercher de l’aide, et il va arriver comme je vous le disais : il nous faudra tomber aux genoux de bien des gens avant que cette affaire ait pris fin. »

CXXXIV

Ils se préparèrent donc tous à partir. Flosi avait mis des pantalons longs, car il voulait aller à pied. Il savait qu’alors il déplairait moins aux autres de marcher eux-mêmes.

Ils partirent, et vinrent d’abord à Knappavöll ; le jour suivant ils allèrent jusqu’à la Breida, et de la Breida au Kalfafell, de là au Bjarnanes sur le Hornafjord, de là au Stafafell, dans le pays de Lon, et enfin à Thvatta, chez Hal de Sida. Flosi avait pour femme sa fille Steinvör. Hal leur fit grand accueil. Flosi lui dit : « Je viens te demander, mon beau-père, de venir, toi et tous tes hommes, au ting avec moi. » Hal répondit : « Voici qu’il est arrivé comme dit le proverbe : La main ne se réjouit pas longtemps du coup qu’elle a porté. Tu en as plus d’un dans ta troupe, qui à présent baisse la tête, et qui poussait à la pire des besognes quand il n’y avait encore rien de fait. Mais moi, je te dois mon aide toutes les fois que cela me sera possible. » Flosi dit : « Que me conseilles-tu de faire, au point où nous en sommes ? » « Il faut que tu t’en ailles au Nord, répondit Hal, jusqu’au Vapna-