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la saga de nial

aller sur l’heure. Les autres lui redirent l’offre de Thorgeir. « J’en profiterai plus tard, dit-il, et j’augure bien de notre affaire, s’il y en a beaucoup comme lui. » Et là-dessus, la troupe se sépara.

Flosi et ses gens avaient vu tout cela du haut de leur montagne. « Maintenant, dit Flosi, montons à cheval, et allons-nous en ; c’est ce que nous avons de mieux à faire à présent. » Les fils de Sigfus demandèrent s’ils ne feraient pas bien de s’en aller chez eux, pour s’occuper de leurs domaines. « Mörd a bien pensé, dit Flosi, que vous iriez voir vos femmes. Et je vois d’ici qu’il a donné le conseil de ne pas toucher à vos domaines. Moi je suis d’avis qu’il ne faut pas nous séparer, et que vous veniez tous avec moi dans le pays de l’est. » Et ils se rangèrent tous à son avis.

Ils se mirent donc en route, passèrent au nord du Jökul, et marchèrent sans s’arrêter jusqu’à Svinafell. Flosi envoya de suite chercher des vivres, pour qu’on ne manquât de rien. Il ne parlait jamais de l’expédition, mais il ne montrait pas la moindre crainte. Il resta chez lui tout l’hiver, jusqu’après la fête de Jol.

CXXXII

Kari pria Hjalti de venir avec lui chercher le corps de Njal : « car chacun croira, dit-il, à ce que tu diras avoir vu. » Hjalti dit qu’il irait volontiers chercher le corps de Njal pour le porter à l’église. Ils partirent donc, et ils étaient quinze hommes. Ils s’en allèrent à l’est, passant la Thjorsa ; là ils rassemblèrent encore du monde, si bien qu’ils furent cent, en comptant les voisins de Njal.

Ils arrivèrent à Bergthorshval au milieu du jour. Hjalti demanda à Kari à quel endroit devait être le corps de Njal. Kari le lui montra. Il y eut beaucoup de cendre à ôter. Par dessous ils trouvèrent la peau, et elle était toute racornie par le feu. Ils l’ôtèrent,