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la saga de nial

D’autres prirent plus bas dans l’est, et vinrent à Holt, où ils dirent la nouvelle à Thorgeir. Ils lui demandèrent si Flosi et les siens n’avaient pas passé par là. Thorgeir répondit : « Je ne suis pas un grand chef, mais il me semble que Flosi prendra un autre parti que de passer ici sous mes yeux, quand il vient de tuer Njal, le frère de mon père, et ses fils, mes cousins. Vous n’avez rien de mieux à faire que de vous en retourner ; car vous avez cherché de droite et de gauche. Dites à Kari qu’il vienne me trouver, et qu’il demeurera ici chez moi, s’il lui plaît. S’il ne veut pas venir dans ce pays de l’Est, je veillerai, s’il veut bien, à son domaine de Dyrholm. Dites-lui aussi que je lui donnerai toute l’aide que je pourrai, et que j’irai à l’Alting avec lui. Il sait, je pense, que c’est à moi et à mes frères qu’appartient la vengeance, comme aux plus proches parents. Nous porterons plainte, et nous tâcherons de faire en sorte qu’une sentence de proscription s’ensuive, et mort d’hommes ensuite. Je ne vais pas avec vous maintenant, car je sais que cela ne servirait de rien. Ils vont se tenir sur leurs gardes autant que possible. »

Ils s’en allèrent et se retrouvèrent tous à Hofi. « C’est une honte pour nous, se disaient-ils les uns aux autres, de ne pas les avoir trouvés. » Mais Mörd disait que non. Beaucoup étaient d’avis qu’il fallait aller dans le Fljotshlid, et s’emparer des biens de tous ceux qui avaient pris part à la chose. On s’en remit là-dessus à l’avis de Mörd. Il dit que c’était le pire parti qu’on pût prendre. Ils demandèrent pourquoi. « Si leurs domaines restent debout, dit-il, ils reviendront pour les voir, et voir leurs femmes ; et nous pourrons tomber sur eux, d’ici à quelque temps. Et maintenant ne doutez pas que je ne sois fidèle à Kari dans tout ce qu’il entreprendra ; car j’ai à me garder moi-même. » Et Hjalti l’engagea à faire en sorte de tenir sa promesse.

Hjalti pria Kari de venir chez lui. Kari promit d’y